Questions en rafale avec l’auteur Maxime Catellier
Rimouskois d’origine, Maxime Catellier a dirigé la section culturelle du défunt journal Ici pendant quelques années et est maintenant responsable de la critique de poésie à la revue Liberté.
Que lisez-vous en ce moment?
Le plus beau roman du monde : L’avalée des avalés, de Réjean Ducharme.
Qui sont vos trois auteurs incontournables?
Ce sont davantage des œuvres incontournables que des auteurs : Adolphe, de Benjamin Constant, parce que c’est l’histoire d’amour la plus déchirante jamais écrite. Panégyrique tome 1, de Guy Debord, parce que c’est l’autobiographie la plus désarmante d’une vie en guerre. Arcane 17, d’André Breton, parce que c’est l’énigme la plus mystérieuse, celle du phénix qui renaît de ses cendres.
Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture?
La lecture. C’est en lisant les autres que j’ai eu envie d’écrire.
Chaque écrivain a des routines d’écriture qui lui sont propres, quelles sont les vôtres?
Je passe très peu de temps à écrire, et beaucoup de temps à penser : je n’aime pas écrire pour rien. Ça fait en sorte que je n’ai pas de routine particulière, de moment privilégié. J’écris quand j’ai quelque chose à dire.
En tant qu’auteur, quelle est votre plus grande peur?
Une coquille sur la couverture.
Quelle est votre expression ou citation favorite?
«Chacun son tour d’être mangé!» – Alfred Jarry
Quel livre auriez-vous aimez écrire?
Nouvelles impressions d’Afrique, de Raymond Roussel. C’est le livre le plus bizarre que j’ai jamais lu. Écrit en vers avec une infinité de parenthèses qui rendent impossible toute lecture suivie.
Quel est votre pire défaut en tant qu’auteur?
Je passe beaucoup plus de temps à la taverne que devant mon ordinateur. J’ai besoin de voir la vie grouiller, d’observer le monde.
De quoi êtes-vous le plus fier en tant qu’auteur?
Que les douanes de l’aéroport de Vancouver aient saisi mon livre «La Mort du Canada» dans les bagages de mon ami Éric Normand. C’est un pamphlet qui traite, entre autres choses horribles, de la mort de Robert Dziekanski le 14 octobre 2007 à l’aéroport de Vancouver. Je suis fier qu’ils aient saisi le livre, parce que ça veut dire qu’il dérange.
Que préférez-vous dans l’écriture? Qu’aimez-vous le moins?
Les meilleurs mots sont ceux qui ont encore l’odeur des choses qu’ils évoquent. C’est tragique, dans un sens, parce que je préfère toujours la vie à l’écriture. J’écris quand je n’arrive plus à respirer.
Perdue
L’Oie de Cravan