La saison des hausses de loyers est ouverte
Selon le Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), en 2013, il en coûtait en moyenne 593 $ par mois pour louer un 3 ½ dans Rosemont – La Petite-Patrie (RPP), 719 $ pour un 4 ½ et 963 $ pour un 5 ½. Une hausse moyenne de 2,9 % par rapport aux prix de 2012, alors que la moyenne montréalaise oscillait autour de 1,9 %.
Malgré le coût élevé des logements, RPP (2,1 % en 2013) figure parmi les endroits où l’on retrouve le plus faible taux d’inoccupation sur l’île, derrière Hochelaga-Maisonneuve (1,5%) et LaSalle (1,6 %).
Pression sur les locataires
Si l’embourgeoisement de La Petite-Patrie est bien connu, celui de Rosemont passe plus inaperçu. Or, depuis quelques années, la revitalisation du Vieux-Rosemont, plus particulièrement des abords de la rue Masson – où l’on retrouve plusieurs duplex et triplex, habitations convoitées par les nouveaux propriétaires et les jeunes familles –, en fait un secteur prisé. Cela entraîne une pression supplémentaire sur les locataires qui voient le prix de leur loyer augmenter.
À cela s’ajoute aussi le phénomène de reprises de logements, dans le but d’en faire des condos ou de « remettre leur loyer au prix du marché ». Chaque année, le Comité logement Rosemont traite entre 40 et 50 cas du genre.
« La majorité des logements repris sont de petits appartements (3 ½) ou dont le loyer est inférieur à 350 $. On peut donc se demander pourquoi un propriétaire voudrait les reprendre pour y habiter [alors qu’il pourrait en choisir un plus spacieux]. On comprend donc que dans certains cas, il s’agit de manœuvres frauduleuses dans le but d’évincer le locataire pour ensuite hausser de manière abusive les loyers », fait valoir Martine Poitras, coordonnatrice au Comité logement Rosemont.
Contester sa hausse de loyer
Afin de déterminer si une hausse justifiée ou non, la Régie du logement publie chaque année un indice d’ajustement du loyer. Pour 2014, celui-ci se chiffre à 1,1 % pour les logements chauffés au gaz ou à l’électricité, 0,6 % pour ceux au mazout et 0,8 % pour les appartements non chauffés.
Afin de vérifier si l’augmentation demandée par leur propriétaire est légitime, près de 250 locataires font appel annuellement aux services du Comité logement Rosemont.
Selon Mme Poitras, il n’est pas rare de voir des cas où la hausse demandée est deux fois supérieure à celle qui devrait être appliquée. Pour éviter ce type d’abus et préserver l’accessibilité au parc locatif, elle invite la population à refuser toute augmentation non justifiée et à faire appel aux groupes de défense des droits des locataires. Elle rappelle aussi que le fait de décliner une hausse de loyer ne signifie pas qu’il faille quitter l’appartement. Il est possible de négocier avec son propriétaire ou de faire appel à la Régie du logement pour trancher.
Pour en savoir plus, on communique avec le Comité logement Rosemont (5350, rue Lafond, local R-145) au 514 597-2581 ou on visite le www.comitelogement.org.
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Manifestation contre les hausses de loyer
Le 24 avril, à l’occasion de la Journée des locataires, une manifestation nationale est prévue à Rosemont – La Petite-Patrie pour demander un contrôle des loyers, notamment par la création d’un registre des baux.
« Au lieu de manifester devant les bureaux de la première ministre, nous avons plutôt décidé de manifester là où se trouvent les locataires. L’an passé, c’était à Hochelaga-Maisonneuve, cette fois-ci, c’est à Rosemont », explique Martine Poitras, du Comité logement Rosemont.
L’itinéraire n’est pas encore connu.