La sollicitation dans Hochelaga-Maisonneuve
La présence de condoms et de seringues souillés ou le harcèlement dont sont victimes les femmes du quartier ne font qu’envenimer la situation et contribuent à l’augmentation du sentiment d’insécurité des gens.
Le projet « Extraction » tenu au cours du mois de juin 2012 par les agents du PDQ a eu pour effet de cerner le profil du client moyen et des « filles ».
Des 54 clients arrêtés et accusés dans ce projet, 85 % des hommes étaient en couple, mariés ou conjoints de fait.
Du côté des femmes qui pratiquent la prostitution, le poste de quartier (PDQ) 23 en a identifié 220. Environ 45 d’entre elles sont actives en ce moment.
La plupart sont toxicomanes et consomment des drogues dures comme le « crack » et l’héroïne. Environ 5 % des femmes font ce travail pour combler les fins de mois. La moyenne d’âge varie de 25 à 45 ans.
Les raisons ayant mené les femmes à la prostitution de rue sont nombreuses. Il semble exister une forte corrélation entre les mauvais traitements physiques, psychologiques et sexuels subis pendant l’enfance et la prostitution.
Les problèmes en santé mentale sont aussi omniprésents chez les prostituées. Le PDQ 23 estime à 50 % le nombre de femmes qui en sont atteintes. Ces maladies peuvent avoir été développées suite à des traumatismes vécus, à la consommation de stupéfiants, au mode de vie de la rue ou aux conséquences d’une désorganisation.
Plusieurs d’entre elles souffrent d’infections transmises sexuellement. Certaines études tendent à démontrer que 40 % des clients refuseraient de porter le condom et que 11 % des prostituées ne le requièrent jamais pour un acte sexuel. Les prix demandés sont généralement fixés en fonction de la valeur de la drogue sur le marché.
Environ 90 % des prostituées sont sans domicile fixe. Elles trouvent refuge à l’intérieur des différents lieux de consommation de drogues. Elles ne possèdent pas de diplôme secondaire et ont, pour la grande majorité, un dossier judiciaire souvent lié à la sollicitation. Sans avoir obtenu une comptabilisation absolue, une très grande majorité des femmes ont un ou des enfants sous le contrôle de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ou de leur famille.
Les policiers observent que certaines femmes d’autres quartiers de Montréal ou qui proviennent d’autres villes se déplacent dans Hochelaga-Maisonneuve, pour des périodes allant de quelques heures à quelques jours, afin de rencontrer les clients potentiels qui s’y trouvent et d’avoir un accès facile aux différentes drogues.