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Le bon chemin de Sœur Pierre Anne

Collin-Lalonde Anabel - TC Media
À l’âge de 17 ans, Rosaria Mandato a fait son entrée dans la communauté des Sœurs de Charité de Sainte-Marie. Jeune peut-être, mais la vie, elle l’avait connue, nous dit-elle. Près de 50 ans plus tard, la religieuse qui se fait maintenant appeler sœur Pierre Anne Mandato est à la tête du chapitre québécois de la congrégation. Ses racines, pourtant, elle ne les oublie pas.

« J’ai commencé lentement, se rappelle-t-elle. Je n’étais pas très fervente au début.» Mais au fil des ans, sa relation avec Dieu et avec la communauté s’est solidifiée et son engagement a grandi.

Elles avaient été plusieurs jeunes filles à accepter le voile ce jour-là, mais Sœur Pierre Anne est l’une des seules qui a continué à suivre le même chemin. « Ma mère me disait toujours de prendre un bon chemin, confie-t-elle. Si j’ai la foi aujourd’hui, c’est parce que cette femme me l’a transmise.

Au service des autres

Ayant toujours eu la fibre de « leader » et le désir d’aider son prochain, Sœur Pierre Anne a commencé une formation d’infirmière puis a pris la direction de l’enseignement. « Mon aspiration n’était pas de devenir sainte ou de me défaire de mes défauts. J’en ai fait tourner des têtes à la maison des sœurs. J’étais ce qu’on dit « tannante » ou vivante comme j’aime mieux le dire. » Et ce puits d’énergie lui a servi, mais a surtout servi les autres.

Aujourd’hui, les Sœurs de Charité de Sainte-Marie éduquent les jeunes qui viennent passer l’été au camp Mère-Clarac, à Saint-Donat. Le groupe de femmes est aussi entouré des 1400 élèves qui fréquentent les écoles Marie-Clarac. Les religieuses sont également derrière l’organisme Entraide, une ressource pour les familles défavorisées et les immigrants. Elles dirigent l’hôpital Marie-Clarac et deux résidences pour les aînés sur le boulevard Gouin. Tous ces points d’ancrage œuvrent spécifiquement pour la société québécoise. « Nous avons nos missions à l’international, mais nous n’oublions pas les Québécois », dit Sœur Pierre Anne.

Elle remarque toutefois que le peuple québécois est en voie de perdre son identité. « L’histoire de la province est née de la religion, soutient Sœur Pierre Anne. Aujourd’hui, pourtant, on laisse disparaître nos croyances au bénéfice des minorités religieuses ». Une réalité qui fait bien peu de sens pour cette grande dame de Montréal-Nord. « Nous pouvons nous respecter mutuellement sans toutefois nier nos racines », croit-elle.

Changement de chemin

Si les sœurs peuvent paraître intouchables, Sœur Pierre Anne assure qu’elles ne sont qu’au fond des femmes. « On a nos moments de détente ensemble et bien sûr, on prie ensemble », dit-elle. C’est qui les distingue, c’est leur vie communautaire. « C’est notre plus grande force », admet-elle. Et c’est ce sens de la communauté qui l’a apaisée lorsqu’elle a dû changer de chemin en cours de route.

Alors qu’elle était directrice générale de l’école Marie-Clarac, une porte s’est ouverte à l’hôpital et pendant cinq ans, Sœur Pierre Anne a dirigé les deux établissements. « Je venais d’implanter le programme d’éducation internationale à l’école et j’ai attendu qu’il prenne son envol avant de faire une transition définitive vers l’hôpital, explique-t-elle. Je ne pensais jamais quitter l’école; c’était ma vie. Mais je me suis adaptée ».

Maintenant, les projets qu’elle développe à l’hôpital la nourrissent tout autant. Cette nouvelle façon de s’occuper des autres est pour elle un autre moyen d’entrer en contact avec Dieu.

En septembre, Sœur Pierre Anne célébrera ses 50 ans de vie de religieuse. « Mes dernières années ont été les plus belles et les plus productives, affirme-t-elle. Je n’aurais pas voulu faire autre chose de ma vie ».

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