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Le Gala des arts visuels: l’art de l’animation selon Patrick Masbourian

Photo: Guy L’Heureux/collaboration spéciale

Mercredi soir, Patrick Masbourian sera aux commandes du Gala des arts visuels. L’animateur, qui est lui-même collectionneur, nous donne un aperçu de cette soirée qu’il promet remplie de coups de chapeau au milieu artistique, de quelques piques, de musique et d’un brin d’humour.

La foule du Gala des Oliviers a la réputation d’être plus sévère à l’égard des blagues de l’animateur, puisqu’elle est composée d’humoristes; celle des Jutra, d’être plus sérieuse; celle du GAMIQ, d’être plus sur le party. La foule du Gala des arts visuels, vous la décririez comment?
C’est un très jeune événement, donc c’est assez difficile de définir sa personnalité. C’est la troisième édition en quatre ans, puisque le gala a fait relâche l’année passée. C’est tout neuf. En partant, c’est toujours difficile de faire rire une foule, mais c’est un milieu assez cool, assez tripeux. Des gens assez sérieux, mais des bons vivants qui aiment faire la fête quand même.

Quand vous aviez animé le gala en 2012, vous aviez travaillé vos textes avec Fred Savard. Est-ce que vous refaites équipe cette année?
Non, cette année je travaille avec Benoît Chartier, pour différentes raisons. Fred est très occupé, et je voulais travailler avec Benoît qui est un collaborateur à mon émission… C’est l’auteur à qui on doit les textes des Jutra et qui a fait aussi la série Mon meilleur ami.

Quel mot d’ordre vous êtes-vous donné? Avez-vous suivi une ligne directrice particulière?
En ce qui me concerne, il y a deux objectifs. Le premier, c’est de souligner les bons coups des dernières années, les événements qui ont fait jaser. Comme l’engouement extraordinaire pour le Musée des beaux-arts de Montréal, l’arrivée d’une nouvelle équipe au Musée d’art contemporain, la Foire Papier, qui a été mise en valeur par sa porte-parole, Karine Vanasse. Il commence à y avoir des petits buzz dans ce milieu, et l’idée, c’est d’essayer de profiter de cet élan, de s’assembler, de valoriser le travail des artistes d’ici. Le deuxième objectif, c’est de prendre appui sur les grands événements internationaux. En d’autres mots, c’est comme si j’envoyais des fleurs d’un côté aux artistes d’ici, pendant que de l’autre, je me moque des grands coups d’éclat sur la scène internationale. Par exemple, je vais faire un clin d’œil à l’œuvre de Paul McCarthy, le fameux arbre de type sapin de Noël de la place Vendôme, à Paris, que tout le monde voyait comme un dildo annal.

«Oui, c’est un petit gala, c’est fait à l’huile de bras, on va être 500, 600 dans la salle, mais je ne veux pas en faire un show de cégep. Je ne veux pas que ce soit juste des insides sur qui a frenché qui dans l’année.» – Patrick Masbourian

Vous n’en parlerez peut-être pas dans le gala, mais cette année a été très importante pour les arts numériques, notamment avec le Printemps numérique qui a fait pas mal de bruit. Est-ce un art qui vous intéresse, en tant que collectionneur et amateur?
Pas vraiment, pour dire la vérité. Cela dit, c’est quelque chose que je suis depuis très longtemps. Je me souviens des premières expositions que j’ai vues à la fin de l’adolescence, qui étaient des initiatives où on mettait de l’avant les arts numériques, les approches multidisciplinaires, la capture de mouvement, ces affaires-là. À la fin des 1980, c’était très, très, très nouveau. J’ai aussi été proche de l’événement Elektra, parce que j’en étais le porte-parole. J’ai vu pas mal de choses dans ce domaine, mais ça m’interpelle peu. Je collectionne beaucoup la photo contemporaine d’inspiration un peu documentaire. C’est ça, mon buzz. Un peu de peinture à travers ça, un peu de sculpture, mais essentiellement, je préfère les pratiques, les formes plus straight.

Ça fait environ 15 ans que vous collectionnez. Dans un article de [la regrettée revue web dédiée aux arts visuels] Punctum, paru en 2012, vous disiez ne pas être encore tout à fait sûr des raisons pour lesquelles vous le faisiez. Aujourd’hui, est-ce que vous le savez davantage?
Non, pas vraiment. Je ne sais même pas si on finit par savoir exactement pourquoi on fait ça un jour. Je peux t’expliquer l’intérêt que j’ai envers ce milieu: c’est, pour moi, la seule forme d’art avec laquelle on peut entretenir un rapport intime. Si tu as fait un bon choix, un choix sensible et réfléchi, tu vas accrocher l’œuvre chez vous et tu vas pouvoir la regarder tous les jours. Tu vas pouvoir la regarder quand tu te lèves, quand tu te couches, quand t’es soul, quand t’as de la peine, quand t’es heureux. Tu vas pouvoir la montrer à d’autres, et ça va s’inscrire dans le temps. C’est exceptionnel. Les gens s’imaginent qu’il faut être millionnaire pour collectionner. Oui, il faut faire des choix. Moi, maintenant, je roule en Yaris. Si je n’achetais pas de tableaux, je pourrais rouler en Saab, comme je le faisais avant. (Rires)

Artv a présenté cette année la téléréalité Les contemporains mettant en vedette six artistes de la relève. Vous l’avez suivie?
Malheureusement, non. Je regarde peu de télévision. J’ai vu un extrait à un moment donné. Je trouvais intéressant qu’on choisisse des artistes très peu connus – en tout cas, même moi, la plupart, je ne les connaissais pas; j’imagine que quelqu’un qui est vraiment dans le milieu à fond va être capable de les identifier. Mais je pense que, déjà, juste une initiative qui permet, dans une formule un peu plus populaire, différente, d’inviter les gens à se familiariser avec les arts visuels, c’est une initiative à célébrer. J’ai même un gag là-dessus prévu pour ce soir. Je dis que Les contemporains, c’est une belle initiative, et que tout ce qui manque, c’est que les participants puissent chanter. Là, ils pourraient passer à TVA. Là, les arts visuels pourraient être vraiment populaires.

Le Gala des arts visuels
Au Rialto
Mardi soir à 20h

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