Dossier de Maria Altagracia Dorval: cinq policiers blanchis en déontologie
Le Comité de déontologie policière a blanchi les cinq policiers qui sont intervenus dans le dossier de Maria Altagracia Dorval, une femme qui avait porté plainte pour violence conjugale, six jours avant d’être retrouvée morte dans son logement de Montréal-Nord, en octobre 2010.
Dans une décision rendue récemment, le comité a jugé que les sergents-détectives Marcel Thifault et Geneviève Leclerc ainsi que les agents Estelle Motta, Danny Chicoine et Éric Sabourin n’ont pas dérogé à leur Code de déontologie.
Dans les mois précédant le décès de Mme Dorval, elle avait communiqué avec les policiers à quelques reprises pour des situations impliquant son conjoint, avant de finalement porter plainte, le 11 octobre. Une ordonnance de non-publication empêche toutefois d’en divulguer les détails.
Le 17 octobre, Mme Dorval est retrouvée sans vie. Elle avait été poignardée à mort.
Son ex-conjoint, Edens Kenol, a été arrêté et reconnu coupable de meurtre prémédité, au terme de son procès, mais la cause a été portée en appel depuis. Aucune date n’a encore été fixée pour son audition.
Décision
Au terme de 18 journées d’audiences, le comité a disculpé les cinq policiers de tous les chefs qui pesaient contre eux.
Dans la décision, le comité indique que les policiers se sont comportés «de manière à préserver la confiance et la considération que requièrent leurs fonctions à l’égard de Mme Maria Altragracia Dorval» et ont «respecté l’autorité de la loi et des tribunaux et collaboré à l’administration de la justice».
Le comité ajoute que les policiers n’ont pas «été négligents ou insouciants à l’égard de la sécurité [de Mme Dorval]», n’ont pas «négligé de vérifier le sérieux de la menace» et n’ont pas «mené une enquête incomplète».
Vives réactions
Rappelons qu’en 2010, les circonstances entourant la mort de Mme Dorval avaient été énormément médiatisées.
Le Service de police de la Ville de Montréal avait ouvert une enquête interne et promis d’améliorer le traitement des plaintes reçues dans les dossiers de violence conjugale.
L’affaire avait même eu des échos à Québec, où le ministre de la Sécurité publique de l’époque, Robert Dutil, avait été appelé à commenter.
C’est d’ailleurs lui qui avait demandé au Commissaire à la déontologie policière de «faire la lumière sur les événements qui ont mené au décès» de Maria Altagracia Dorval, dans le but de «formuler des recommandations pour remédier à toute situation préjudiciable constatée ou en prévenir la répétition».