Comparer LinkedIn à Boeing?
Remettons les faits en perspective. Il est évidemment trop tôt pour parler d’une bulle. LinkedIn est la première entreprise de réseautage social à s’inscrire en Bourse. Il y a longtemps qu’une émission aussi porteuse n’est apparue sur le marché. À preuve, en une seule séance, le cours a plus que doublé à New York. Selon Deloitte, les revenus publicitaires des médias sociaux représentent toujours moins de 1 % des dépenses publicitaires totales. On saisit immédiatement le potentiel de croissance, auquel les investisseurs se montrent sensibles.
La possibilité de profit est d’autant plus considérable que les coûts de production et de vente restent pratiquement inchangés et que l’annonce bénéficie de seulement quelques centaines ou, au contraire, de milliards d’impressions (ou valeur brute du nombre de fois où elle est vue). Comscore nous révèle qu’au troisième trimestre de 2010, 297 milliards d’impressions ont été enregistrées sur Facebook, qui forme, comme LinkedIn, une imposante communauté.
Est-ce que les profits attendus seront au rendez-vous? Est-ce que le chiffre d’affaires actuel de 243 M$ justifie la capitalisation boursière initiale de 4 G$? L’avenir nous le dira. Il est clair cependant qu’on ne peut comparer ce site d’échange de CV à une société industrielle traditionnelle comme Boeing, tant leurs réalités sont différentes. La première, en pleine croissance, monétise ses 100 millions de membres. Rien à voir avec un fabricant mature d’avions, dont les dépenses progressent au même rythme que le carnet de commandes…
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