Semaine d’action contre l’austérité: «On va déranger»
Des groupes sociaux promettent une quarantaine d’interventions partout au Québec – dont des manifestations et des blocages – dans le cadre de la semaine nationale d’actions contre les mesures d’austérité, qui a débuté dimanche.
Selon le porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, Joël Pedneault, plusieurs actions surprises auront lieu tout au long de la semaine. Il n’a par contre pas voulu donner de détails sur ces actions. «On va déranger», a-t-il toutefois promis.
Une première manifestation est prévue lundi midi au square Dorchester, à Montréal.
La coalition, épaulée par des acteurs syndicaux, dont la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), et des groupes sociaux dont le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) exigent que le gouvernement du Québec effectue des réinvestissements «massifs» dans son prochain budget. Celui-ci devrait être déposé dans les prochaines semaines.
La coalition s’inquiète d’ailleurs que le gouvernement du premier ministre Philippe Couillard puisse accorder des baisses d’impôts, alors qu’il s’apprête à déposer un budget équilibré. «Ce gouvernement a fait le choix idéologique de préférer les actionnaires à la population», a déclaré en point de presse Suzanne Audette, 2e vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN.
Le groupe demande aussi au gouvernement de rétablir la taxe sur le capital et de lutter contre l’évasion fiscal, entre autres. Selon M. Pedneault, ces revendications permettraient au gouvernement de débloquer quelque 10 G$.
Si le dernier sondage CROP/La Presse effectué la semaine dernière donne quand même le Parti libéral en première position dans les intentions de votes, avec 36%, M. Pedneault n’y voit pas un signe que la population accepte les politiques d’austérité du gouvernement. Il rappelle qu’un sondage Léger /Le Devoir /le Journal de Montréal mené en novembre dernier montrait que la population appuyait massivement les syndicats dans leurs négociations avec le gouvernement.
«C’est quelque chose qui est encourageant pour nous, ça nous dit que ces gens sont contre les coupes. Peut-être qu’ils appuient le Parti libéral pour d’autres raisons qui les appartiennent, mais autrement, ils sont contre les compressions qui affectent la population», juge-t-il.
«Plusieurs mesures d’austérité qui ont été implantées au cours de la dernière année vont commencer à se faire sentir dans les semaines qui suivent. On pense entre autres aux parents, qui, quand ils feront leur rapport d’impôts, vont constater les coupes dans les services de garde», a rajouté Alain Marois, vice-président à la vie politique de la FAE.