Sanctuaire de Pointe-aux-Trembles : la Grande chapelle en péril
Fermée depuis le 1er décembre dernier, la Grande chapelle du Sanctuaire du Sacré-Cœur de Pointe-aux-Trembles risque de s’effondrer faute de moyens pour la réparer. Des travaux de solidification des murs évalués à plus de 60 000$ devront être réalisés au cours des prochains mois avant qu’une inspection ne détermine le prix de réparation du toit considéré comme étant en «très mauvais état.»
Un rapport d’ingénierie réalisé par la firme d’architecture Design Urbanisme mentionne que les dalles de béton qui forment la toiture sont de «piètre qualité» et «très endommagées» en plus de prévenir que le bâtiment a un manque au niveau du contreventement. «Il bouge et fissure», peut-on lire dans le compte-rendu du rapport.
Depuis, la communauté des Pères Capucins cherche les moyens d’effectuer ces réparations, selon les explications du recteur du Sanctuaire, le père Manual Pylee Thachuthara.
«Nous n’avons pas les ressources pour procéder aux travaux. Financièrement, il est difficile pour nous d’y arriver depuis quelques années, principalement, en raison du manque de fidèles», dit-il.
La communauté religieuse qui s’est alors tournée vers la maison provinciale de sa congrégation, attend une réponse afin de pouvoir financer les travaux.
«Nous avons besoin d’aide, ce sanctuaire fait partie de l’histoire de Pointe-aux-Trembles et du patrimoine de ce territoire. Nous ne le cacherons pas, nous sommes préoccupés par cette situation car nous voulons sauvegarder cette chapelle. Il n’y a pas d’autres comme celle-là où on peut accueillir jusqu’à 1000 personnes dans le quartier.»
Pas de subvention
Jocelyn Groulx, directeur du Conseil du patrimoine religieux du Québec, explique que la Grande chapelle du Sanctuaire, aussi connue sous le nom de Salle Padre-Pio, n’est pas admissible à une subvention gouvernementale pour effectuer les travaux de réparation.
«Notre ancien programme ciblait les bâtisses datant de 70 ans au moins. Celle-ci ayant été construite en 1959, ne l’est pas. Nous avons une nouvelle entente qui nous permet de subventionner des églises bâties entre 1945 et 1975, mais elles doivent être incontournables d’un point de vue patrimonial. Ce n’est pas le cas de la chapelle Padre-Pio», dit-il.
Le directeur explique que son organisme reçoit pas loin d’une centaine de demandes de subvention par année pour ce type de réparations.
Des nouvelles avenues pour le Sanctuaire
Maurice Vanier, membre de la Commission accompagnatrice pour l’avenir du Sanctuaire, explique que des nouvelles avenues sont envisagées pour renouveler le lieu et attirer plus de gens.
«Nous sommes préoccupés par l’état du Sanctuaire, alors nous cherchons des nouvelles issues, des nouvelles façons de faire pour ramener les citoyens ici. C’est un endroit très riche d’un point de vue patrimonial que nous devons conserver. Les gens sont attachés à cet endroit, il faut le sauvegarder.»
Il explique qu’une campagne de socio-financement est envisagée afin de venir en aide aux Pères Capucins.
«Nous n’allons pas juste demander de l’argent, mais proposer des vraies solutions. Nous avons encore du temps devant nous pour trouver un remède.»
Il indique que d’ici le début de l’automne une stratégie sera dévoilée dans ce sens.