Une seconde vie pour les ruines de Sophie-Barat
Les vestiges de l’internat de l’école Sophie-Barat connaîtront enfin un avenir plus intéressant que d’être livrés aux mauvaises herbes et aux graffitis. Un projet de 14,52 M$ permettra de construire de nouvelles classes et des locaux sur le site quasiment abandonné depuis 1997.
Le bâtiment envisagé s’inscrit dans le cadre d’un investissement plus vaste de 437 M$ pour la construction, l’agrandissement et la rénovation des écoles de la région de Montréal pour l’année scolaire 2018-2019, annoncés par le ministre de l’Éducation du Québec, Sébastien Proulx, le 1er juin.
C’est un immeuble de trois étages qui sera construit en assurant la mise en valeur de l’héritage patrimonial du site tout en respectant l’histoire du quartier Sault-au-Récollet. Des portions de murs existants seraient maintenues.
Le nouvel édifice permettra l’ajout de cinq classes à l’école secondaire, mais aussi de doter l’établissement de locaux destinés notamment à la pratique des arts ainsi que pour des ateliers techniques et numériques.
Dans les plans, le ministère prévoit des lieux de regroupement multifonctionnels seront aménagés dans la nouvelle construction ce qui rendra possible la libération des espaces de classes dans le bâtiment actuel et de créer un réel pôle d’identification.
Le projet permet de répondre également à une demande importante à venir selon les prévisions d’augmentation du nombre d’élèves.
Marie Montpetit, députée de Crémazie, a indiqué qu’elle milite depuis quatre ans pour que l’on trouve une vocation aux ruines de l’internat.
La résolution pour que le projet soit inscrit dans le plan québécois des infrastructures 2018-2028 a été déposée en février de cette année.
«Je suis également très fière que ce projet résolument tourné vers l’avenir permette également de valoriser le patrimoine historique du Sault-au-Récollet en intégrant les vestiges de l’externat», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Les vestiges de l’ancien externat Sophie-Barat enlaidissent le quartier depuis plus de 20 ans. Ce bâtiment construit en 1856, à la même époque que l’école, a été détruit par un incendie en 1997 alors qu’il était vacant depuis quelques années et squatté par des marginaux.
Il est depuis envahi par les herbes folles et les graffitis. Un portail en tube et en maille de chaine en ferme symboliquement l’accès.
En 2012, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) voulait préserver ses murs et ajouter une construction moderne pour en faire un centre des arts et des lettres, dépendant de l’école secondaire et dont pourraient bénéficier les élèves et les résidents du quartier.
La proposition avait été rejetée par les résidents du quartier qui craignaient une perturbation de la quiétude du quartier.
Un référendum demandé par les riverains avait abouti à l’annulation du projet malgré une pétition de soutien de plus de 1000 signatures qui avait circulé dans le quartier.
L’option d’en faire un édifice intégré à l’école faisait son chemin depuis.