Un concours pour construire une nouvelle école dans Ahuntsic
L’agrandissement projeté de l’école secondaire Sophie-Barat dans le quartier Ahuntsic se fera par le biais d’un concours d’architecture. C’est la première fois de son histoire que la Commission scolaire de Montréal procède de cette manière pour la construction d’un établissement scolaire.
Même si l’appel à projets auprès des architectes intéressés n’est pas encore lancé, Catherine Harel Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), a voulu tout de suite annoncer son intention.
«Nous avons souligné en mai, lors d’un conseil des commissaires, que nous privilégions de réaliser certains projets par le biais de concours d’architecture», a-t-elle indiqué.
Le choix de Sophie-Barat s’est imposé à la CSDM à cause de sa dimension patrimoniale.
L’école, dont le plus ancien bâtiment a été construit en 1856 par la congrégation des Dames du Sacré-Cœur, est la plus vieille de Montréal encore debout.
L’extension envisagée sera réalisée sur le site du pensionnat qui a été la proie des flammes en 1997. Il tombe en ruine depuis et est envahi par les mauvaises herbes et les graffitis. Dans le même temps, l’école déborde avec ses 1675 élèves.
En juin, l’ancien ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx avait annoncé une enveloppe de 13 M$ pour construire sur ce site un nouvel édifice avec cinq classes, des locaux destinés notamment à la pratique des arts ainsi que des laboratoires pour des ateliers techniques et numériques. Le projet est inscrit au Plan québécois des infrastructures.
Or, la construction envisagée est estimée à 17 M$. Mme Harel Bourdon se défend de vouloir forcer la main du gouvernement pour allonger la différence nécessaire.
«Indépendamment du concours, le projet nécessite cette somme, car cela inclut un élément patrimonial. On va faire des représentations pour expliquer cet écart de financement.»
Mme Harel Bourdon espère une rencontre prochaine avec Jean-François Roberge, le nouveau ministre de l’Éducation à ce sujet.
Nouvel immeuble
C’est un immeuble de trois étages qui sera construit en réemployant les matériaux de l’ancien internat. Les pans de murs restants ne pourront pas supporter une nouvelle bâtisse.
«Les pierres seront numérotées pour pouvoir être réutilisées», souligne Mme Harel Bourdon. C’est de cette manière que sera assurée la mise en valeur de l’héritage patrimonial du site.
«Il y a des sommes qui sont rattachées au fait que ce soit un concours qui est organisé pour construire cet édifice», note Marie Montpetit, députée de la circonscription de Maurice-Richard.
Elle souligne au passage que le projet a été déposé très tardivement dans la législature précédente et c’est une bonne chose qu’il ait été annoncé sous l’ancien gouvernement.
«S’il avait été déposé plus tôt, probablement que cela aurait fait une différence dans l’évaluation des montants», observe-t-elle.
Nouvelle approche
Ce concours arrive au moment où un débat sur la qualité architecturale des écoles est lancé auprès de l’opinion. Depuis plusieurs mois, l’organisme Lab-École, représenté par Pierre Thibault, Pierre Lavoie et Ricardo Larrivée, essaye de promouvoir des initiatives pour concevoir les écoles du futur.
«Lab École est intéressant, observe Mme Harel Bourdon. C’est une vision convergente pour travailler en parallèle. Nous avons un projet au centre-ville avec cet organisme qui œuvre à apporter des changements aux fiches techniques des écoles du ministère et nous sommes favorables à cette évolution.»
Pour le moment, aucune échéance n’est encore avancée pour la construction de l’extension de l’école Sophie-Barat. Les délais pour la réception des premières propositions des architectes devraient être connus dans quelques mois. En moyenne, bâtir une nouvelle école prend de trois à cinq ans entre le premier coup de crayon et la dernière retouche de peinture.