Découvrir la lutte au Québec
Mad dogs, midgets and screw jobs, c’est plus de 400 pages d’entrevues, d’anecdotes, de biographies et d’histoires sur le milieu de ce sport dans la Belle province. Les deux auteurs sont non seulement allés chercher plus de 200 photos pour illustrer les grands noms, mais aussi les grands moments de ce monde.
La naissance
Travaillant sur un dossier couvrant les 25 plus grands lutteurs québécois de tous les temps pour un magazine en 2008, un collègue du Pointelier l’a approché en lui suggérant de ne pas se limiter à ces individus.
« Une personne du monde de la lutte m’a demandé pourquoi je ne ferais pas plus que ça, pas seulement les biographies, mais aussi des histoires. Finalement, en pensant à ce que je pourrais raconter, ça ressemblait de plus en plus à un livre sur l’histoire de la lutte au Québec. Cette personne qui m’a suggéré l’idée a commencé le projet avec moi, mais par manque de temps, elle s’est désistée. À l’été 2009, Bertrand est arrivé », raconte M. Laprade.
« C’est un des plus beaux courriels que j’ai eus dans ma vie. Il n’y a pas eu deux secondes d’hésitation », ajoute M. Hébert.
Les deux chroniqueurs naviguent dans le monde de la lutte depuis plusieurs décennies. Écrivant habituellement dans des magazines et des journaux, s’atteler à la tâche de la rédaction un livre n’a pas été une mince affaire.
« Le mandat était un peu épeurant et c’est pour cela que je suis allé chercher Bertrand. Je ne voyais pas l’aboutissement du projet tout seul. Ce qui est difficile c’est qu’on voulait faire un livre qui représenterait la réalité. Ça demande de faire beaucoup d’entrevues et de confirmer l’information que l’on reçoit. Pour un même événement, on pouvait avoir deux anecdotes complètement différentes », indique M. Laprade.
« C’est un monde où la fiction et la réalité se sont entremêlées très souvent. Les histoires et les inventions [sont fréquentes]. On voulait trouver les faits », poursuit M. Hébert.
L’édition
En 2010, les deux hommes commencent la recherche pour trouver un éditeur. Toutefois, les maisons d’édition francophones renoncent au projet, car aucun profit ne serait possible pour un tel projet.
« On a parlé à une dizaine de maisons d’édition francophones. Elles étaient toutes intéressées, mais elles nous revenaient toujours avec le même discours, qu’il n’y avait pas assez de partisans de lutte au Québec pour avoir un succès financier. C’est leur opinion et personne d’autre qu’eux ne comprend cette opinion. Nos suiveurs sur Facebook, sur Twitter et même les médias nous ont dit qu’ils ne comprenaient pas », soutient M. Laprade.
« Comme dit le vieux proverbe « nul n’est prophète en son pays ». Il faut croire que c’est encore vrai aujourd’hui. Malheureusement, le monde de l’édition semble déconnecté de ce que nous voyons dans le milieu qu’on côtoie régulièrement. Il y en a des partisans de lutte », affirme M. Hébert.
« Chaque semaine, il y a des shows de lutte au Québec, ajoute M. Laprade. On sait que ce n’est plus grand public comme ça l’a déjà été, car ce n’est plus diffusé à la télévision, mais on sait qu’il y a beaucoup d’adeptes de lutte et de la nostalgie de cette époque-là. »
Les auteurs ont alors eu une décision à prendre : abandonner le projet ou se tourner vers un éditeur anglophone. « On y est allé avec Ecwpress, qui avait publié des dizaines de livres sur la lutte en anglais. On savait qu’il serait intéressé », souligne M. Laprade.
Toutefois, MM. Laprade et Hébert n’ont pas oublié leur public québécois. À l’achat du livre, le lecteur pourra profiter de la version électronique francophone.
« La version francophone n’a pas de limite. Il y a encore plus d’informations que dans le livre anglophone », annonce M. Laprade.
Le livre Mad dogs, midgets and screw jobs a été officiellement lancé en février 2013. Il est disponible au coût de 19.95 $ dans les librairies Archambault et Indigo ainsi que sur Amazon.ca. Pour de l’information et des vidéos, on visite le site http://www.lutte.com/ sous l’onglet livre.