Manifestation contre la brutalité policière: quelques méfaits, aucune arrestation
La traditionnelle marche contre la brutalité policière a renoué avec la violence hier soir. Plusieurs vitres ainsi qu’une voiture de police ont été vandalisés par des manifestants. Aucune arrestation n’a eu lieu.
La neige n’aura pas refroidi les ardeurs des manifestants. Sur la rue Union, dans le centre-ville de Montréal, vers 20 h 30, ils s’en sont pris à un vieux modèle de voiture de patrouille. Plusieurs manifestants ont dénoncé sur le coup ces agissements. «C’est un piège», a crié un d’entre eux.
Plus loin, trois vitres de la boutique La Baie ont été brisées. Cinq minutes plus tard, la police a demandé la dispersion de la manifestation en raison des méfaits commis. Celle-ci a eu lieu près de la place des Arts, non sans violence; plusieurs personnes, prises en souricière, se sont faites bousculées par les policiers.
Plus tôt en soirée, plus de 200 personnes étaient parties de la place Simon-Valois, dans Hochelaga-Maisonneuve, en direction du centre-ville, derrière une banderole noire portant l’inscription : «pour en finir avec la répression, multiplions les actions.» Journalistes sous écoutes, agressions sexuelles à Val-d’Or, utilisation abusive de la force ou «assassinat policier» : la liste égrainée par une militante au mégaphone a été longue pour justifier cette marche.
Le cortège a remonté la rue Ontario vers le centre-ville. Des pétards et feux d’artifice ont commencé à éclater lorsqu’il a tourné vers le siège du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) sur la rue Saint-Urbain. À la vue d’une unité anti-émeute qui protégeait le bâtiment, les manifestants ont rebroussé chemin vers le boulevard de Maisonneuve.
Pique-nique pacifiste
Plus tôt hier, l’association SOS itinérances a tenu un pique-nique pacifiste avec Josiane Millette, veuve de Jean-François Nadreau, victime d’une bavure policière selon elle en 2013 dans Hochelaga.
«C’était un bon père de famille qui m’a été enlevé», a déclaré Mme Millette.
Celle-ci a demandé une plus grande aide aux proches de victimes. «Le SPVM paie une aide psychologique aux agents qui tuent une personne. Moi, j’ai dû payé mon aide et refaire ma vie par moi-même.»