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La gratuité du transport en commun réclamée le lendemain des tempêtes de neige

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La STM se donne comme cible d'avoir un taux de bus immobiles de 19%. Photo: Pablo Ortiz | Métro

L’opposition officielle à l’hôtel de ville réclame la gratuité du métro et des autobus à Montréal au lendemain des tempêtes de neige d’au moins 20 centimètres afin de faciliter les opérations de déneigement et d’inciter des automobilistes à opter pour le transport en commun.

«On pense que cette mesure va permettre qu’il y ait moins de congestion sur les routes [le lendemain d’une forte chute de neige] et qu’elle va aussi permettre de faciliter les opérations de déneigement», a fait valoir jeudi à l’hôtel de ville le chef du parti Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Le parti politique déposera une motion pendant la prochaine séance du conseil municipal, le 25 février prochain, afin de réclamer que la Ville demande à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) de rendre les services de la Société de transport de Montréal (STM) gratuits le lendemain des chutes de neige d’au moins 20 centimètres.

«On demande à la mairesse d’aller de l’avant avec cette mesure-là. On parle souvent de l’importance de prendre le transport en commun. La parole doit passer aux actes», a ajouté le conseiller du district de Norman-McLaren, Aref Salem, qui estime qu’une telle mesure pourrait convaincre davantage d’automobilistes d’adopter le transport en commun.

Une position que ne partage toutefois pas le professeur agrégé à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal et spécialiste en transport urbain, Jean-Philippe Meloche.

«Généralement, n’importe quel mode de gratuité du transport en commun n’attire pas les automobilistes, peu importe comment on le fait. Les automobilistes ne sont pas sensibles au prix du transport en commun parce que quand on calcule les coûts de transport de l’origine à la destination, le prix d’un billet en transport en commun n’est qu’une petite fraction du prix réel du déplacement», a-t-il noté.

«À partir du moment où on juge que c’est plus rapide de prendre l’automobile, ce n’est pas avec un rabais de quelques dollars qu’on va choisir de prendre le transport en commun.»-Jean-Philippe Meloche, professeur agrégé à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal et spécialiste en transport urbain.

La motion d’Ensemble Montréal indique que la mise en place de la gratuité du transport en commun pour une journée créerait «un manque à gagner» de 580 000$. Étant donné que la métropole connaît en moyenne deux tempêtes de neige de 20 centimètres ou plus par hiver, la facture de cette mesure s’élèverait donc à un peu plus de 1M$ par année, selon le parti politique.

Alors que le dernier budget de la STM s’élève à près de 1,5G$, Lionel Perez estime que l’impact financier de cette initiative serait négligeable.

«On parle vraiment d’une goutte d’eau dans un verre», a illustré l’élu.

Le 17 mai 2017, la STM avait offert gratuitement ses services de transport en commun afin de célébrer la date anniversaire de la fondation de Montréal.

Difficile à prévoir
L’ARTM, qui est responsable de la planification et du financement du transport en commun à Montréal, a indiqué à Métro que cette proposition serait difficile à mettre en place, car de telles journées de tempête «sont difficilement prévisibles».

«La proposition devra être analysée plus précisément pour que l’on puisse s’exprimer sur la faisabilité de ce genre de gratuité, qui n’est pas appliquée sur une journée connue d’avance», a détaillé le conseiller aux affaires publiques de l’ARTM, Simon Charbonneau.

«Cette motion manque clairement de critères objectifs et soulève bon nombre de questions, elle sera donc débattue en conseil», a pour sa part réagi l’attachée de presse du comité exécutif, Laurence Houde-Roy.

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