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École Art’Monies : pour démocratiser l’art

Un spectacle a eu lieu à l'issue de la première session, où les élèves ont pu montrer à leurs proches les chorégraphies répétées lors des entraînements à l'école. Photo: Gracieuseté

 

Et si l’artiste de demain se trouvait à Montréal-Nord ? Les professeurs de l’école des arts de la scène Art’Monies y croient, et tentent de mettre en valeur les talents de l’arrondissement, en proposant des cours de chants et de danse accessibles pour les jeunes du territoire.

Ouverte depuis le mois d’août, Art’monies connait un succès grandissant. Entre deux cours, la salle d’accueil ne désemplit pas, et ici, élèves et professeurs semblent former une petite famille.

«Même à la fin des cours, les élèves continuent de jaser entre eux, je suis presque obligé de les faire partir !», plaisante Chrissy Bernèche, professeure de chant et co-fondatrice de l’école Art’Monies.

L’école se veut un centre des arts de la scène accessible à tous, en proposant notamment des tarifs bien plus réduits que ceux proposés par les autres écoles de danse ou les cours particuliers. Si  de manière générale, les prix oscillent entre 40 et 80 dollars de l’heure, Art’Monies propose un prix fixé aux alentours de 25$ de l’heure.

«Ce tarif est réservé aux Nord-montréalais, explique la co-fondatrice de l’école. Je suis originaire du quartier et je sais que  les gens ici n’ont pas toujours les moyens de se payer des cours de chant ou de danse.»

Située au beau milieu du boulevard Industriel à Montréal-Nord, Art’Monies est aussi l’une des seules écoles d’art du secteur.

«On s’est rendus compte que Montréal-Nord était un véritable vivier de talent, souligne Chrissy Bernèche. On ne s’attendait pas du tout à un tel niveau.»

Des talents dont fait partie Alyson, à qui l’école offrira gratuitement les cours durant les 20 semaines de la session d’hiver.

«C’est un talent brut, et sa mère n’avait pas forcément la possibilité de lui payer la suite de la formation, explique la professeure de chant. Nous avons décidé de lui offrir, car notre but premier, c’est de rendre ces cours accessibles au plus grand nombre, sans distinction de revenus, et d’aider les élèves à se développer au maximum.»

Encouragée par les membres d’Art’Monies, la jeune artiste rêve désormais de devenir chanteuse professionnelle.

«C’est la première fois que je chante ailleurs que dans ma chambre, raconte Alyson. Je suis très reconnaissante envers l’école de m’avoir offert la possibilité de continuer à prendre ces cours.»

Pour Gloria, mère de la jeune Sacha atteinte d’autisme, cette école est la seule à avoir à avoir ouverte ses portes à sa fille.

«J’ai essuyé plusieurs refus de plusieurs écoles, explique-t-elle. Quand je suis arrivée à Art’Monies, les professeurs ont accueilli ma fille à bras ouverts.»

Une volonté d’expansion
Lors de la précédente session, qui avait débuté en août dernier, 12 élèves s’étaient inscrits pour participer au cours.

«Ce nombre a quasiment doublé, et désormais, nous avons plus d’une vingtaine d’élèves désormais, se félicite Claudia Capone, professeure de chant ayant fondé l’école en compagnie de Chrissy Bernèche. Nous allons bientôt devoir changer de locaux à ce rythme-là !»

Depuis son ouverture, l’équipe de professeurs s’est également élargie, portant le nombre à sept formateurs en danse, chant, ou encore guitare. L’école a même réussi à attirer dans ses filets Elizabeth Blouin-Braithwaite, chanteuse professionnelle, fille de Norman Braithwaite et de Johanne Blouin, qui viendra initier les élèves aux percussions.  Pour Chrissy Bernèche, c’est l’heure de savourer.

«C’est vraiment super, car tout s’est passé très rapidement et on se développe bien, explique-t-elle. Nous nous sommes un peu lancés sur un coup de tête, et au début nous pensions avoir très peu de monde. Notre plus belle réussite, ça reste de voir les élèves se sentir fiers d’eux.»

 

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