Soutenez

La STM et ses employés d’entretien signent une nouvelle convention

Le transport collectif se porte bien à Montréal, selon un rapport.
Le transport collectif se porte bien à Montréal, selon un rapport. Photo: Pablo Ortiz/Métro

La Société de transport de Montréal (STM) s’est entendue sur les bases d’une nouvelle entente avec ses employés d’entretien – avec qui les négociations durent depuis plus de deux ans – lors d’une assemblée spéciale recommandée par le médiateur dimanche. Près de 97% des membres du syndicat ont voté en faveur de la convention collective qui s’échelonnera jusqu’en janvier 2025.

«C’est une négociation qui a été longue, c’est sûr, a avoué le directeur des communications de la STM, Alain Legault, en entrevue à Métro. Ça a duré plus longtemps que prévu et il y a eu quelques conflits, mais je pense que l’élément qui nous guidait dans tout le processus, c’était d’offrir le meilleur service possible à la population.»

Dans ses interventions auprès du Tribunal administratif du travail (TAT), la STM a selon lui «tout mis en place pour prioriser le service». «On est allés quatre fois devant le TAT, on a eu quatre victoires, mais au final, c’est la bonne entente avec nos membres qui a prévalu. On est très fiers de ça», a-t-il renchéri.

Il a reconnu qu’une longue négociation «crée de la fatigue de part et d’autres».

«C’est sûr qu’il va falloir rebâtir certains ponts avec certains groupes d’employés.» -Alain Legault, directeur des communications de la STM

Un protocole «de retour» sera mis en place dans les prochains jours auprès des employés d’entretien «pour expliquer différents éléments […] et revenir à la normale», a fait savoir M. Legault, soulignant qu’il en revient aussi aux gestionnaires de la STM «de poursuivre le dialogue» avec ses employés.

Le président du syndicat des employés d’entretien (STM-CSN), Gleason Frenette, n’a pas mâché ses mots en entrevue avec Métro. «Le directeur général [Luc Tremblay] a une grosse côte à remonter, a-t-il avoué. Il a dénigré les travailleurs à plusieurs reprises, nous a accusés de sabotage. Ça va prendre des gros efforts pour rééquilibrer tout ça.»

De telles négociations «laissent des marques», convient-il lui aussi.

«Dans les prochaines semaines, quand les salariés vont voir la rétroactivité sur leur paie, ça va sûrement en calmer plusieurs. Quand ils verront s’appliquer les nouvelles conditions de la convention, ça va replacer beaucoup de choses.» -Gleason Frenette, président du syndicat.

« C’était toute une bataille », a poursuivi M. Frenette, ajoutant que de nombreux scénarios catastrophiques ont été évités. «Le cahier de charges de la STM était énorme, ils demandaient beaucoup de reculs à notre convention. Le gain majeur qu’on a, c’est d’avoir protéger nos acquis au fond», a-t-il envisagé.

«Gagnant-gagnant»
D’après le syndicat, cette nouvelle entente autorise une augmentation salariale «de 2% par année». En 2023 et en 2024, «l’augmentation pourrait être plus élevée que 2%, en fonction de l’indice des prix à la consommation (IPC)», souligne l’organe syndical. Le STM-CSN affirme qu’une «majoration de certaines primes» et qu’«un certain rattrapage salarial pour les gens de métier» sont aussi prévus.

Parlant d’une solution «gagnant-gagnant», le DG de la STM Luc Tremblay a dit obtenir plus de flexibilité quant aux heures de travail de ses employés d’entretien. «[Il sera maintenant possible] de créer des postes sur des quarts de soir et de nuit, ce qui constituait une demande de longue date», a-t-il avancé.

La direction estime que cette nouvelle entente permet la baisse «des délais de dotation de poste et de mouvements de main-d’œuvre», tout en assurant une meilleure organisation du travail. Les objectifs du syndicat sont aussi atteints, tranche la STM, affirmant que «la réduction du temps supplémentaire et d’un meilleur équilibre travail-famille» sont aussi «inclus» dans la convention collective.

Le 19 février dernier, le Tribunal administratif du travail (TAT) avait tranché que les employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) devaient cesser immédiatement «le ralentissement de travail et d’activités» jugé «illégal».

La STM avait présenté une demande au Tribunal administratif, une semaine avant, en se plaignant «d’actions de ralentissement de travail». Elle déplorait alors que les moyens de pression de ses employés aient «un impact sur le service auquel la population à droit».

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.