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Airbnb à Montréal: l’opposition réclame une politique de location par numéros

Le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal, Lionel Perez. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le leader de l’opposition officielle, Lionel Perez, demande à la Ville de Montréal de conclure une entente avec Airbnb et les autres plateformes du même genre pour exiger de ces entreprises l’inscription d’un numéro à la location, comme cela se fait déjà à Vancouver ou à San Francisco notamment.

«Là-bas, pour s’enregistrer sur un site d’hébergement en ligne, il faut que le locateur se dote d’un numéro auprès de la Ville. C’est une façon pour les autorités municipales de valider les objectifs de tout le monde dans le milieu», a expliqué à Métro M. Perez, chef d’Ensemble Montréal.

D’après lui, l’expérience porte ses fruits là où elle est mise sur pied. «On voit qu’il y a une amélioration. Ça permet vraiment un meilleur contrôle de l’hébergement à un niveau local», a-t-il plaidé.

En marge d’un conseil d’arrondissement dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, lundi, il a dit vouloir définir l’hébergement de courte durée «comme étant des périodes de location de moins de 31 jours consécutifs», pour un maximum de 120 nuitées louées par année.

Ensemble Montréal souhaite ainsi s’attaquer au fléau des logements loués illégalement, devenus répandus dans la métropole.

«Il y a un vide réglementaire en ce moment, en tout cas dans mon arrondissement. Sur le Plateau, dans le Sud-Ouest, dans Ville-Marie, ils ont choisi de légiférer, mais on voit que leur modèle ne fonctionne pas. C’est à court terme et c’est sur une base commerciale.» – Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal.

Le conseiller de Snowdon Marvin Rotrand – qui n’est pas membre du même parti – appuie par ailleurs la motion du chef de l’opposition. «C’est très pragmatique, c’est une chance réelle de réglementer une situation où il n’y a pas de barème du tout», a-t-il expliqué à Métro, soulignant qu’il urge d’élaborer avec le gouvernement provincial un «business plan» sans ambiguïtés.

D’après l’élu municipal indépendant, il est illogique qu’à Montréal, «des propriétaires choisissent d’évincer des locataires pour faire du Airbnb». «Ça devrait se faire soit dans votre maison ou dans les chambres de votre maison. Ça me semble très raisonnable comme approche», a-t-il renchéri.

La Ville attentive
M. Perez affirme que peu après le dépôt de sa motion, lundi, des membres du cabinet de Valérie Plante se sont montrés «intéressés» par sa motion, suggérant toutefois d’en amender certains éléments. Le chef de l’opposition reportera ainsi sa motion au mois prochain «afin de voir si on peut trouver un terrain d’entente sur un projet de règlement».

Appelée à réagir sur cette question, la porte-parole du comité exécutif et du cabinet de la mairesse, Laurence Houde-Roy, a plutôt précisé que le projet sera étudié de près «seulement quand il sera déposé aux instances concernées, à savoir celles de la ville-centre».

«Pour le moment, on va laisser le débat aller à un niveau local. Si jamais celui-ci en venait à faire son chemin jusqu’au conseil municipal, on réévaluera», a-t-elle indiqué.

Au début mars, Montréal a pressé Revenu Québec d’adopter une approche plus «coercitive» à l’égard des propriétaires qui ne respectent pas la législation provinciale en vigueur sur les résidences de tourisme de type Airbnb.

«Au niveau municipal, l’arrivée de Revenu Québec était une bouffée d’air frais», avait rappelé le président de la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation, Richard Ryan.

D’après lui, «aucune contravention n’a toutefois été émise jusqu’à maintenant» par Revenu Québec à Montréal en lien avec l’application de cette loi.

En vertu de la loi provinciale, les citoyens qui louent un logement sur une base dite «récurrente» doivent en théorie se doter d’une «certification» auprès du gouvernement du Québec. Sans cette homologation, l’État est en droit d’imposer des sanctions.

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