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Valérie Plante est «très préoccupée» par le projet de loi sur la laïcité

Valérie Plante
Photo: Josie Desmarais | Métro

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, se dit «très préoccupée» par le projet de loi sur la laïcité de l’État déposé jeudi par Québec, qui «contourne» la Charte montréalaise des droits et responsabilités en plus de menacer l’accès à un emploi pour certaines personnes.

«Nous devons remettre en question le fait que le gouvernement s’engage sur cette pente glissante et contourne certains principes fondamentaux des chartes canadienne et québécoise des droits et libertés», a réagi en fin d’après-midi Mme Plante lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville de Montréal. Elle a indiqué que ce projet de loi contredit les valeurs «d’inclusion et d’ouverture vers l’autre de la métropole» détaillées dans la Charte montréalaise des droits et responsabilités.

Le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État, présenté par le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barrette, prévoit l’interdiction du port de signes religieux par les employés de la fonction publique en situation d’autorité. Le texte vise notamment les enseignants des établissements scolaires publics, mais aussi les employés des centres de le petite enfance et des sociétés de transport, ainsi que les policiers.

«Aucun citoyen ne devrait vivre dans la peur au sujet de son emploi ou de sa place dans la société montréalaise parce qu’il choisit de pratiquer sa religion», a ajouté la mairesse de Montréal, qui craint que ce projet de loi ne vienne «limiter les possibilités d’emplois» à Montréal pour certaines personnes.

«Je suis préoccupée par le fait que ce projet de loi dans sa forme actuelle va limiter les possibilités d’emplois et c’est surtout à Montréal que cet impact se fera sentir.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Autonomie du SPVM
La mairesse de Montréal déplore en outre que le projet de loi actuel ne prévoit pas une certaine autonomie pour le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans son application.

«J’aurais préféré que le gouvernement du Québec laisse au SPVM le soin de faire sa propre analyse et de faire sa propre politique interne, comme c’est le cas à Toronto ou à la [Gendarmerie royale du Canada]», a indiqué Mme Plante

La mairesse a d’autre part salué la décision du gouvernement Legault d’emboîter le pas à la métropole et de retirer le crucifix du salon bleu de l’Assemblée nationale. Elle a toutefois tenu à faire une nette distinction entre la laïcité personnelle et celle des institutions démocratiques.

«Je suis convaincue que la laïcité de nos institutions n’est pas remise en question par les convictions religieuses de certains individus», a-t-elle affirmé. 

Clause Montréal
L’opposition officielle entend déposer une motion le 15 avril qui demanderait à l’administration municipale de faire pression sur le gouvernement provincial afin qu’il inclut des exceptions pour la métropole dans ce projet de loi.

«Est-ce qu’il y a un consensus pour brimer des droits fondamentaux, notamment là où il n’y a pas de problème? Je ne pense pas. En tout cas, il n’y en a pas un à Montréal», a déclaré jeudi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. 

Valérie Plante a d’ailleurs indiqué qu’elle entend prendre part aux consultations particulières sur ce projet de loi qui auront lieu dans les prochaines semaines afin de «faire part de ses préoccupations» à Québec.

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