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Un élu de Strasbourg aidera à créer le quartier de demain

Élu en 2008 comme adjoint au maire de Strasbourg en charge de l’urbanisme, Alain Jund est également président de la commission nationale ÉcoQuartiers en France. Photo: Gracieuseté

Le développement de Lachine-Est, dont la planification pourrait s’étendre sur les deux prochaines années, comptera sur les conseils d’une ville européenne lors de la mise sur pied de son écoquartier. L’adjoint au maire de Strasbourg et responsable de l’urbanisme et de la transition énergétique, Alain Jund, partagera son expertise en matière de quartiers verts et durables.

Q: Quelle serait, selon vous, la première étape pour bien amorcer un programme d’écoquartier à Lachine?

R: En répondant localement, au niveau d’une commune, d’un quartier, d’un arrondissement, au défi climatique que nous devons affronter. C’est-à-dire sur les enjeux énergétiques, les enjeux de biodiversité, la place de la voiture et des mobilités alternatives, la limitation de l’étalement urbain […], la gestion de nos déchets. Cela impose à la fois de l’humilité et de l’ambition. Humilité, car nous ne pourrons seulement agir sur un territoire limité, mais ambition, car nous devons répondre à ces défis. Les institutions, les élus et les techniciens sont importants, mais ce sont les citoyens qui garantissent la réussite du projet. Cette mobilisation citoyenne à Lachine est impressionnante et j’ai confiance qu’ensemble, ils arriveront à créer le quartier de demain.

Q: Que souhaitez-vous apporter à l’arrondissement, en termes de bagage scientifique, que vous avez déjà apporté à Strasbourg?

R: L’appréciation de l’écart entre l’utopie de départ et la réalité vécue par les habitants. La démarche strasbourgeoise d’écoquartiers s’est développée sur trois typologies très différentes. D’abord, une extension urbaine, c’est-à-dire un nouveau quartier de 400 logements sur un secteur situé à proximité du tramway, mais qui était en secteur agricole, aux marges de la ville. Ensuite, un quartier d’habitat social en rénovation urbaine, c’est-à-dire comment transformer un quartier HLM «classique» en écoquartier. Finalement, les requalifications de friches urbaines (polluées, anciennes usines) où l’écoquartier se situe à proximité du centre-ville. Ces trois typologies ont nécessité des démarches opérationnelles différentes, tant au niveau du projet global que de l’implication des habitants.

Q: Quelle importance une ville devrait-elle porter à un tel programme?

R: La ville doit fixer les grandes orientations, en définissant le cadre politique d’intérêt général, doit définir les moyens financiers affectés à l’opération et garantir l’élaboration d’un «quartier pour tous». Un écoquartier ne peut être ni un «quartier idéalisé» dans un monde de «brutes» ni être réservé à ceux qui «peuvent se le payer». Bref, un écoquartier doit absolument être un levier de transformation pour toute la ville. Enfin, la collectivité publique doit le garantir pour créer les conditions de participation et co-construction du projet avec les citoyens, les habitants, mais également les «acteurs» de la ville: architectes, aménageurs, secteurs économiques, associations…

Q: Qu’est-ce qui vous a amené à vous investir dans ce projet d’écoquartiers?

R: En tant qu’élu écologiste, il me paraissait indispensable de créer des conditions permettant une transition écologique et solidaire sur plusieurs quartiers de Strasbourg. C’est donc à la fois à partir de mes convictions personnelles et avec les habitants et les «acteurs de la ville» que ces projets d’écoquartiers se sont imposés naturellement. C’est une manière de mettre en œuvre concrètement, à partir d’un projet écologiste, la démarche qui m’est chère «de penser global et d’agir local». L’urgence climatique ne peut pas se satisfaire d’incantations.

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