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Le secteur immobilier gonfle les surplus de Montréal

Photo: Josie Desmarais
Zacharie Goudreault - Métro

La Ville de Montréal a vu ses surplus gonfler grâce à l’émergence de nombreux projets immobiliers majeurs qui ont largement compensé la hausse des coûts du déneigement et une baisse des revenus provenant de la remise de contraventions. Bilan.

Des projets immobiliers majeurs
Les surplus de la Ville de Montréal ont gonflé de 212,7 M$ en 2018, indique le rapport financier annuel de la métropole, publié mercredi. Il s’agit pour la Ville d’un cinquième surplus depuis 2014.

La moitié de cet excédent provient des droits de mutation immobilière (ou taxe de bienvenue) et de la délivrance de licences et de permis de construction, qui ont permis à la Ville d’engranger 319 M$ l’an dernier, soit 106,4 M$ de plus que ce qu’envisagé dans le budget 2018.

La remise d’un permis de construction pour la nouvelle Maison de Radio-Canada et le développement immobilier fulgurant de Griffintown ont notamment contribué à ce surplus. Le nombre de transactions immobilières impliquant une taxe de bienvenue de plus de 100 000$ a d’ailleurs connu une hausse importante en 2018.

«Le tiers des revenus qu’on est allés chercher en droits de mutation provient de transactions commerciales importantes […] On est loin des 2000$ ou 3000$ qu’on peut aller chercher avec une maison», a noté mercredi le président du comité exécutif, Benoit Dorais, lors d’une annonce qui a suivi le dévoilement de ce rapport de près de 300 pages. 

Malgré cette situation financière avantageuse, tout porte à croire que la dette de Montréal continuera de gonfler dans les prochaines années. Elle a grimpé de près de 440 M$ l’an dernier pour atteindre 5,5 G$, ce qui représente environ 99% des revenus annuels de la Ville.

«On ne peut pas mettre cette somme-là entièrement au paiement de la dette. Il faut que ça serve aux services aux citoyens, qui est un des éléments prioritaires quand on octroie des sommes à la Ville de Montréal», a réagi mercredi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en marge d’une conférence de presse à l’hôtel de ville. 

Moins d’amendes
La Ville de Montréal a toutefois tiré moins d’argent que prévu de la remise d’amendes par ses policiers et ses agents de stationnement alors que les revenus tirés de cette activité se sont élevés à 189 M$ en 2018, un montant 9% moins important que celui inscrit au budget 2018.

En janvier 2018, la Ville de Montréal a aboli le système de quotas d’amendes et de bonis au rendement qui avait été décrié sous l’ancienne administration municipale.

«Donc, pour l’année 2018, ça fait des chiffres qui sont moindre dans le réel», a expliqué M. Dorais, qui a salué ce «choix politique». 

Malgré cette décision, la Ville compte réaliser 208 M$ grâce à la remise de contraventions cette année, une situation notamment attribuable aux hausses importantes des amendes reliées au stationnement approuvées par les élus du conseil municipal à la fin du mois de mars.

Plus pour le déneigement
Les opérations de déneigement et d’entretien hivernal ont nécessité l’an dernier des dépenses de 192 M$, soit 10 M$ de plus que l’année précédente. Une situation entre autres attribuable à la hausse du prix de l’essence et des coûts d’entretien de la machinerie.

Alors que l’hiver qui vient de s’achever a de nouveau fait gonfler la facture de la Ville pour le déneigement, Benoit Dorais a laissé entendre que la Ville pourrait utiliser une partie de ses surplus budgétaires pour mieux faire face aux prochains hivers.

«Ce serait une bonne idée de nous mettre un petit coussin de côté pour nous aider avec les opérations de déneigement», a-t-il dit. 

 

 

 

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