Le REER pour le congé sabbatique
Le Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ne sert pas seulement à financer la retraite.
Luce, une adjointe de 45 ans, célibataire, sans enfant, veut prendre une année sabbatique pour se ressourcer… Cette pause, autorisée par son employeur, se fera toutefois à ses frais. Elle a donc décidé de retirer 30 000 $ de son REER. Elle a aussi un fonds d’urgence de 18 000 $, auquel elle ne veut pas toucher.
«Si votre année sabbatique s’étend du 1er janvier au 31 décembre, le retrait du REER sera plus intéressant que si vous empiétez sur deux ans, remarque Alexander Tkachyk, planificateur financier et spécialiste de la retraite chez BMO. Vous bénéficierez alors de la déduction personnelle de 10 000 $, qui exempte d’impôt ce seuil de revenu.» Donc, 20 000 $ seulement seront imposés. Et votre taux effectif d’imposition sera de 17 %.
Notez toutefois qu’en retirant les 30 000 $ du REER, il y aura une retenue à la source de 31 %, établie par les autorités fiscales. Vous disposerez donc en réalité de 20 700 $ pour vivre durant cette année. Par contre, lorsque vous ferez votre déclaration de revenus, vous récupérerez 4 200 $ d’impôt retenu à la source et vous toucherez environ 1 200 $ de crédits de TPS et de solidarité.
«Un autre scénario serait de retirer seulement 10 000 $ de votre REER, souligne Martin Blais, planificateur financier chez Invisio Patrimoine Conseil. La retenue à la source sera alors de 26 %, soit 2 600 $, ce qui vous laissera 7 400 $.» Il vous manquera alors 13 300 $ pour obtenir 20 700 $. Vous les prendrez dans un fonds de prévoyance, de préférence votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI). «Ainsi, votre déduction personnelle vous permettra de vous exempter de tout impôt, dit-il. Et vous toucherez un crédit de TPS et un crédit de solidarité d’une valeur approximative de 1 200 $, en plus de récupérer vos 2 600 $.» Votre coût net d’impôt sera de 19 500 $, par rapport à 24 600 $ dans le premier scénario.