Elizabeth May veut partager l’hydroélectricité québécoise avec le Canada
De passage à Montréal pour la première fois de la campagne, la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, a tenu jeudi à faire mousser son projet de «remise à neuf du réseau électrique national». Elle se dit prête à partager l’hydroélectricité du Québec à travers le Canada.
«C’est obligatoire de trouver une façon de travailler ensemble comme un pays», a soutenu la politicienne en conférence de presse.
Dans un communiqué diffusé peu avant la conférence de presse, Mme May a même suggéré «que l’excédent d’énergie hydroélectrique du Québec, qui est actuellement vendu aux services publics américains», pourrait occuper une portion importante du plan national.
«Pré-gouvernement Doug Ford, il y avait des discussions entre le Québec et l’Ontario pour amener de l’hydroélectricité propre québécoise vers l’Ontario», a rappelé le chef adjoint du Parti vert, Daniel Green.
«C’est gagnant-gagnant pour les provinces voisines. Il faut regarder l’axe est-ouest», a-t-il ajouté.
Mme May constate que des provinces maritimes comme la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick «utilisent du charbon». Elle souhaite entièrement éliminer cette ressource du système énergétique canadien.
«Nous sommes un pays, mais ce sont les petites frontières qui arrêtent le mouvement de l’énergie renouvelable», a-t-elle avancé.
Un corridor énergétique donc? «Oui, mais [Andrew] Scheer pense que nous avons besoin d’un corridor d’oléoducs. Nous pensons que nous avons besoin d’un corridor d’électricité 100% renouvelable», a analysé Mme May.
Couper les ponts avec les États-Unis?
Questionnée sur l’exportation d’hydroélectricité chez les voisins du Sud, Mme May a constaté qu’il n’était pas «nécessaire de l’annuler». Elle veut toutefois limiter à tout prix l’exploitation de charbon dans les Maritimes.
Québec a présentement des ententes en place aux États-Unis et considère la possibilité d’exporter son électricité dans la ville de New York.
Si les limites au bassin d’énergie d’Hydro-Québec devaient se vider, le Canada devrait «négocier les contrats qui existent maintenant».
«Ce n’est pas acceptable de dire à nos enfants: désolé, il y a des contrats» – Elizabeth May, chef du Parti vert
Daniel Green appelle aussi le Québec à augmenter sa capacité énergétique en installant des parcs éoliens.
Le meilleur secteur pour le faire se situerait dans les environs des grands barrages du Nord de la province.
«Beaucoup de spécialiste énergétiques ont dit que c’était un parfait jumelage», a-t-il avancé.
Les Verts souhaitent abandonner l’exploitation de toute énergie fossile en 2030.