Discrimination: François Legault s’excuse auprès des Autochtones
Le premier ministre s’excuse auprès des Autochtones du Québec, comme demandé par le rapport de la commission Viens déposé lundi.
François Legault a offert ses « excuses les plus sincères de l’ensemble de l’État québécois » devant des chefs des Premières Nations du Québec à l’Assemblée nationale du Québec ce matin. Dans sa déclaration solennelle, le premier ministre du Québec s’est excusé aux Premières Nations et aux Inuits pour les préjudices causés par des lois, politiques et services publics qui n’étaient pas adaptés à leur réalité.
En mêlée de presse, le premier ministre a déclaré que ces excuses sont importantes, car « l’État québécois a failli ».
« Les excuses c’est une chose, mais là il faut travailler avec les communautés autochtones pour trouver rapidement des solutions. On va le faire avec eux », a-t-il déclaré dans le salon bleu. Ajoutant que le Québec « va répondre présent » et que le gouvernement va soigneusement examiner chacune des recommandations du rapport Viens.
François Legault a aussi souligné la responsabilité du gouvernement canadien dans les services offerts aux peuples autochtones.
Méconnaissance
Le chef de la CAQ estime que la méconnaissance de la réalité autochtone nuit aux relations. « On peut et on doit améliorer nos relations et réunir les conditions qui permettront aux Inuits et aux Premières Nations de s’épanouir ».
« Pour qu’on réussisse, l’État québécois doit éviter d’imposer ses priorités », François Legault.
«On doit s’efforcer de reconnaître l’existence des nations avec lesquelles nous partageons les territoires. On doit apprendre à mieux se connaître, mieux s’apprécier pour se rapprocher», a-t-il affirmé.
Appel à l’action
Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard reconnait le geste de réconciliation posé par le premier ministre. Il regrette toutefois que François Legault n’a pas d’abord présenté des excuses aux femmes et aux filles des Premières Nations. «C’est ce que la décence impose face aux préjudices qu’elles ont subis », a affirmé le Chef régional dans un communiqué.
« Le premier ministre peut bien tenter de réparer le passé, mais je souhaite surtout qu’il agisse aujourd’hui, au moment où le gouvernement du Québec, en ce même jour, est devant le tribunal et continue d’affirmer que le Québec n’a jamais reconnu le droit à l’autodétermination des Premières Nations et qu’il refuse de reconnaitre que les services policiers des Premières Nations sont des services essentiels» Ghislain Picard, chef de l’APNQL.
L’APNQL croit que la volonté politique n’aura pas de portée réelle, sans un remaniement complet des façons de faire du Québec. «Le gouvernement Legault a-t-il l’intention de remettre en question les institutions existantes, qui sont en grande partie responsables de ce que dénonce le rapport du juge Viens ?» s’interroge le chef Picard.
Le chef Picard estime que le premier ministre Legault doit immédiatement s’engager à se joindre aux Premières Nations pour respecter les appels à l’action du juge Viens. Rappelant que les Premières Nations sont les mieux placées pour décider de ce qui est bon pour elles et déterminer leur avenir.