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Le Canada a la marge nécessaire pour dépenser, selon l’IRIS

L'édifice de la Banque du Canada Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne

Aucune «crise de la dette» ne se défile pas à l’horizon, constate l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS). Alors que les partis fédéraux dévoilent leurs engagements chiffrés en vue du 21 octobre, le groupe d’analyse les invite à «ne pas s’inquiéter».

Dans une note économique dévoilée jeudi, l’IRIS liste quatre raisons pour lesquelles la dette nationale ne devrait pas inquiéter les chefs de partis.

Au contraire, «Même si le gouvernement accumulait des déficits totalisant 150 G$ au cours des 5 prochaines années, soit 5 fois le plus gros déficit du gouvernement Trudeau, la dette aurait le même poids dans l’économie», explique le chercheur Mathieu Dufour dans le document.

Les auteurs de la fiche ont calculé le pourcentage de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) canadien. Selon eux, un ratio dette/habitant, souvent utilisé en économie, «n’apporte aucune information pertinente quant à la capacité du pays à soutenir cette dette».

Les chercheurs remarquent qu’entre 1983 et 1996, le ratio dette/PIB a grimpé de façon fulgurante, atteignant environ 66%. Depuis, cependant, la tendance s’est inversée. Le niveau depuis 2010 stagne autour de 30%, remarque-t-on dans la note.

Gracieuseté: Institut de recherche et d’informations socioéconomique

Déficit zéro

Selon M. Dufour et son collègue Alexandre Bégin, l’objectif du déficit zéro pourrait d’ailleurs s’avérer «contre-productif». «On ne propose pas nécessairement de dépenser plus, on dit simplement qu’il y a de la marge pour le faire», analyse M. Bégin.

La note de l’IRIS suggère d’ailleurs que le Canada a les meilleurs performances dans ce dossier au sein du G7.

«Bien qu’on cite souvent l’Allemagne en exemple, c’est le Canada qui a la dette la plus avantageuse de tous les pays du G7» – Mathieu Dufour, analyste pour l’IRIS

Gracieuseté: IRIS

L’accès fédéral à un organisme comme la Banque du Canada lui offre le «plein contrôle sur sa politique monétaire», soutiennent enfin les experts.

Plateformes économiques

Plusieurs partis ont présenté dans les dernières semaines leurs cadres financiers. Le Parti libéral du premier ministre sortant Justin Trudeau prévoit par exemple un déficit sur quatre ans de plus de 90 G$.

Le Bloc québécois, qui a mis de l’avant ses chiffres mercredi, voit aussi un déficit se défiler à l’horizon. Sa plateforme prévoit des déficits de 54 G$ sur quatre ans.

Le Parti conservateur n’a toujours pas présenté son estimation complète, mais l’ensemble de ses promesses jusqu’à maintenant ont été analysés par le Directeur parlementaire du budget (DPB).

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