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L’hormonothérapie plus néfaste pour la qualité de vie que la chimiothérapie

survie cancer
Photo: iStock

Une étude pilotée par des chercheurs de l’Inserm, de l’université de Paris et de l’Institut Gustave Roussy, montre que l’hormonothérapie peut entraîner des altérations de la qualité de vie encore plus importantes que la chimiothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein.

La 26e édition d’Octobre rose bat son plein. Cette campagne placée sous le signe de la prévention du cancer du sein est également l’occasion de poser un regard évolutif sur les méthodes de suivi de femmes atteintes de la maladie.

À l’instar de cette nouvelle étude parue dans The Annals of Oncology réalisée au sein de la cohorte CANTO pour CANcer TOxicities, recherche promue par Unicancer qui suit 12 000 patientes sur le long terme afin d’évaluer les risques de toxicité des traitements contre le cancer.

Ces nouveaux travaux ont évalué la qualité de vie de 4262 patientes atteintes d’un cancer du sein de stade 1 à 3 et traitées par chimiothérapie et/ou hormonothérapie. Les patientes ont été suivies pendant deux ans à partir du diagnostic. Certaines ont dû subir une intervention chirurgicale, en plus de l’hormonothérapie et de la chimiothérapie.

La plus grande partie des patientes (75 à 80%) a suivi un traitement par hormonothérapie d’une durée minimale de 5 ans. L’équipe de recherche a utilisé un outil qui évalue la qualité de vie générale des patients atteints de tout type de cancer, couplé à un outil de mesure plus spécifique de la qualité de vie dans le cadre du cancer du sein.

Une qualité de vie réduite chez les femmes ménopausées traitées par hormonothérapie

Si le suivi médical a montré une détérioration globale du niveau de qualité de vie chez toutes les patientes après les deux années suivant le diagnostic, les effets délétères se sont avérés encore plus importants chez celles qui ont reçu un traitement par hormonothérapie, en particulier les femmes ménopausées (douleurs musculo-squelettiques, dépression, fatigue sévère).

La chimiothérapie a par ailleurs était associée à une altération des fonctions cognitives, notamment chez les patientes non ménopausées.

« Cette analyse de la cohorte CANTO démontre pour la première fois que les traitements anti-hormonaux n’ont pas un impact plus faible que la chimiothérapie sur la qualité de vie des femmes. Bien au contraire, la détérioration de la qualité de vie, qui se déclare au diagnostic, persiste deux ans après alors que l’impact de la chimiothérapie est plus transitoire.

Il est primordial à l’avenir que nous puissions prédire quelles femmes vont développer des symptômes sévères avec les traitements anti-hormonaux afin de pouvoir mieux les accompagner », souligne la Dre Inès Vaz-Luis, oncologue spécialiste du cancer du sein et chercheuse à l’Institut Gustave Roussy, qui a dirigé l’étude.

En France, plus de 58 000 femmes développent un cancer du sein chaque année. On estime qu’une Française sur huit est à risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie. A échelle mondiale, le cancer du sein représente 16% de l’ensemble des cancers féminins, d’après des données de l’Organisation mondiale de la santé.

« L’hormonothérapie est extrêmement efficace contre le cancer du sein. Elle permet une réduction d’environ 50% du risque de rechute. La description d’une mauvaise tolérance ne remet en aucun cas en cause l’excellent rapport bénéfice/risque de ce traitement’, précise la Dre Vaz-Luis.

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