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Mobilisation pour sauver le YMCA de Pointe-Saint-Charles

Le YMCA de Pointe-Saint-Charles supprimera ses activités sportives dès le 31 décembre prochain. Photo: Vox Pop-Annie Bourque

Une semaine après l’annonce de la fin d’une partie des activités du YMCA de Pointe-Saint-Charles et la fermeture de ses locaux actuels, la communauté se mobilise. Une pétition réclame le maintien des services de l’organisme dans son bâtiment original.

«On doit se rallier ensemble afin de garder le YMCA avec ses services et ses activités», soutient l’auteure de la pétition Carolyn MacGregor, qui a déjà recueilli quelque 1055 signatures. Elle souligne que l’endroit a permis à de nombreux jeunes du quartier d’éviter la rue.

Le YMCA a récemment annoncé que les activités sportives comme les cours de Zumba, d’arts martiaux et les sports de raquette prendront fin le 31 décembre prochain en raison de problèmes financiers.

L’organisme se donne un an pour relocaliser dans un espace plus petit des programmes communautaires, dont le soutien scolaire ou le soccer pour jeunes. Le CPE (Centre de petite enfance) Pointe Saint-Charles accueille 160 enfants dont 80 bambins dans des locaux situés à l’intérieur du YMCA. L’organisme est invité à quitter les lieux d’ici le 31 décembre 2020.

Depuis que le Y a pris possession du centre de Pointe-Saint-Charles en 1980, la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Le déficit varie entre 300 000$ à 400 000$ par année, indique le directeur général du YMCA Québec, Stéphane Vaillancourt.

«C’est énorme et cela nécessite qu’on ajuste notre modèle. On veut rester à Pointe-Saint-Charles, mais pas à n’importe quel coût financier. À un moment donné, ce poids devient trop lourd à porter pour un organisme de bienfaisance», commente-t-il.

Coûts onéreux

La quête de la rentabilité a aussi un revers. Dès janvier 2020, six employés à temps plein et 20 autres à temps partiel perdront alors leur travail.

La suppression des activités sportives s’explique par le coût onéreux des opérations jumelé au faible nombre d’abonnés soit 600 personnes qui paient 500$ pour un abonnement annuel.

«On a déjà eu jusqu’à 1 000 abonnements, mais pour être rentable, il en faudrait 3 000», ajoute-t-il.

Réactions

Le conseiller municipal dans Pointe-Saint-Charles, Craig Sauvé, souhaite que le YMCA reconsidère sa position. «Cette fermeture nous prend par surprise. C’est vraiment triste. J’espère qu’on trouvera des solutions», dit-il.

L’élu a du mal à comprendre une telle décision alors que des jeunes et des aînés dans le besoin ont accès à des programmes à des coûts abordables.

La porte-parole de l’organisme Action-Gardien, Karine Triollet, parle d’un choc pour la communauté. «Pour nos groupes communautaires du quartier, c’est inimaginable de perdre ces services-là. On va demander au YMCA de s’asseoir avec les acteurs locaux afin de trouver des solutions dont le maintien du CPE sur place et les activités dans le bâtiment», mentionne-t-elle

Le CPE s’active déjà à trouver une alternative. «Nous avons 13 mois devant nous. Nous sommes à l’étape de la préparation d’un dossier. L’objectif est de trouver une solution avec les membres du conseil d’administration du CPE afin de poursuivre nos services pour nos 160 familles», relate sa directrice, Louise McCraw.

La députée de Saint-Henri-Sainte-Anne, Dominique Anglade, déplore avoir été tenue dans l’ignorance des difficultés financières de l’organisme. Elle offre tout de même sa collaboration.

«Je serai la première à aller au front. Encore faut-il une volonté du YMCA et je les invite à être pro-actif et nous présenter un plan de match détaillé», affirme Mme Anglade.

Les usagers rencontrés au centre qualifient l’annonce de triste, d’inimaginable et inacceptable.

«Cela fait partie de ma routine et j’aime ici l’atmosphère tranquille», résume Maurice, un aîné de 75 ans, qui terminait sa séance d’entraînement.

Une artiste au début de la quarantaine, Jacqueline Turner, s’entraîne quatre à cinq fois par semaine. «Je ne me vois pas aller ailleurs», confie la résidente de Pointe-Saint-Charles.

On compte 11 YMCA à Montréal dont trois (Pointe-Saint-Charles, Guy-Favreau et Hochelega-Maisonneuve) qui sont menacés de fermeture en partie ou en totalité,

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