La précarité menstruelle, parlons-en!
D’après une étude, 17% des femmes n’ont pas le budget pour acheter leurs protections menstruelles au Canada. Une vaste campagne contre la précarité menstruelle, appuyée par les Banques alimentaires du Québec veut sensibiliser la population à cette précarité peu connue.
«Il est difficile de croire que de nombreuses femmes au Canada doivent choisir entre acheter un produit d’épicerie essentiel ou des produits d’hygiène féminine, mais il s’agit d’une triste réalité. Près d’un quart des femmes canadiennes n’ont pas facilement accès aux produits d’hygiène féminine, ce qui a des effets dévastateurs pour la santé et le bien-être de ces femmes», révèle l’étude menée par Pharmaprix en collaboration avec les Banques alimentaires du Québec, dans le cadre d’une campagne Aimez Vous menée cet été.
Les femmes victimes de précarité menstruelle doivent faire un choix : sacrifier une partie de leur budget d’épicerie pour acheter leurs protections périodiques ou les substituer par d’autres matières absorbantes non hygiéniques.
Ainsi, 14% des Canadiennes auraient déjà été contraintes d’utiliser des chaussettes, des chiffons, des vieux tee-shirts ou d’autres matières textiles de seconde main pour absorber leur flux périodique.
Dons de première nécessité
«Nos membres constatent tous les jours sur le terrain que c’est une réalité pour trop de femmes. On veut conscientiser les gens à ce problème pour que les protections périodiques fassent partie des dons de première nécessité», explique Julie Marchand, directrice générale des Banques Alimentaires du Québec.
Pour encourager les Québécois, particuliers et entreprises, à faire don de protections menstruelles, la marque de protections féminines U by Kotex s’est engagée a donner environ 50 000 boites de produits d’hygiènes aux Banques alimentaires du Québec.
Protections subventionnées
En parallèle de ces appels aux dons, des citoyens réclament la mise en place de subventions pour l’achat de produits hygiéniques féminins durables, tels que des coupes menstruelles, des sous-vêtements de menstruation lavables et des serviettes hygiéniques lavables.
Réutilisables, ces derniers s’avèrent économiques sur le long terme, en plus de réduire la quantité de déchets que représentent les protections à usage unique, jusqu’à 150 kg au cours de la vie d’une femme.
Une vingtaine de municipalités québécoises, dont cinq arrondissements montréalais, attribuent déjà cette subvention. Leurs résidentes peuvent recevoir un remboursement allant jusqu’à 50$ pour l’achat de produits sanitaires durables sur présentation d’une facture.