L'émergence de l'Afrique
Pendant cette période, l’économie africaine a souvent mieux fait que celle de l’est de l’Asie, incluant le Japon. Alors qu’un ralentissement sévit partout dans l’hémisphère nord, le Fonds monétaire international prévoit une progression de 6 % du PIB en Afrique, égale à celle de l’Asie.
Cet essor découle principalement de la forte demande de ressources, abondantes sur le continent africain. Le cuivre, l’or et le pétrole intéressent particulièrement la Chine, qui investit dans les infrastructures de l’Afrique, en plus d’y déplacer une partie de sa production, contribuant ainsi à la santé du secteur manufacturier. Le Brésil et l’Inde lui emboîtent maintenant le pas.
La démographie constitue un autre facteur positif. Dans la population africaine, qui dépasse le milliard, la proportion d’habitants en âge de travailler ne cesse d’augmenter par rapport au contingent de citoyens dépendants. Cette situation, analogue à celle que connaissait l’Asie encore récemment, favorise évidemment les affaires.
Cette imposante main-d’œuvre, qui maîtrise parfois plusieurs langues, pourrait faire de l’Afrique un leader dans le marché des centres d’appels, notamment. Il ne faudrait cependant pas négliger les difficultés auxquelles le continent fait face : la désertification, la déforestation, la famine et le sida. L’espérance de vie n’y dépasse guère 50 ans, et il existe un déséquilibre aigu dans la répartition de la richesse.
L’autocratie, la corruption et les conflits armés risquent de perdurer. Il n’en reste pas moins que l’Afrique pèsera de plus en plus lourd dans la balance économique mondiale.