Environnement: comment survivre à la décennie la plus chaude de tous les temps ?
Des records mondiaux sont battus l’un après l’autre. Et 2020 a récemment été nommée une des années les plus chaudes de l’histoire. Métro a cherché à en savoir plus sur cette tendance de réchauffement à long terme.
La NASA a récemment confirmé que 2020 a été aussi chaude que 2016, considérée comme l’année la plus chaude de l’histoire. Et cela a mis en évidence une tendance continue et dramatique selon Gavin Schmidt, directeur de l’Institut Goddard d’études spatiales de la NASA.
Toutefois, il avance que «le fait qu’une année en particulier a battu un record ou non n’est pas très important».
«L’important, ce sont les tendances à long terme. Avec ces tendances et à mesure que l’impact humain sur le climat augmente, il faut s’attendre à ce que les records continuent d’être battus.»
Kevin Trenberth, chercheur au Centre national de recherche atmosphérique de l’Université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, mentionne que le réchauffement climatique se produit parce que les humains continuent d’ajouter plus de dioxyde de carbone et autres GES dans l’atmosphère.
«On doit réduire les émissions en décarbonisant l’économie et cela veut dire faire usage des énergies renouvelables: le solaire, l’éolien et l’hydroélectrique en plus des biocarburants. On doit aussi se préparer pour plus d’extrêmes de toutes sortes.»
Données différentes, une réalité
Une analyse séparée et indépendante de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a conclu que 2020 a été la deuxième année la plus chaude [et non pas aussi chaude que 2016, ndlr] pour laquelle nous disposons de statistiques, derrière 2016.
«Les scientifiques de la NOAA utilisent en grande partie les mêmes données brutes de température dans leur analyse, mais ont une méthodologie ainsi qu’une période de référence différentes (1901-2000), affirme la NASA. La NOAA ne déduit pas non plus les températures dans les régions polaires pour lesquelles il manque d’observations, contrairement à la NASA. Ce qui explique la plupart des différences entre les records enregistrés par la NASA et la NOAAA.»
1,02°C – La différence entre la température moyenne mondiale de l’année dernière et la moyenne observée annuellement de 1951 à 1980, selon l’Institut Goddard des recherches spatiales de la NASA. L’objectif de l’Accord de Paris de 2016 est de limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2, préférablement de 1,5°C, par rapport aux niveaux préindustriels.
Mais que faire à ce sujet?
M. Trenberth répond que nous devons «évaluer la vulnérabilité et renforcer la résilience lorsque cela est possible ou agir dans les cas où des choses comme l’élévation du niveau de la mer sont en jeu».
Il conseille de «remplacer tous les véhicules à essence par des véhicules électriques et construire des bornes de recharge. Mettre un prix sur la combustion des combustibles fossiles, cesser de subventionner les combustibles fossiles et faire pression sur les autres pays pour qu’ils agissent aussi».
«C’est un problème majeur à long terme qui touche tout le monde et en particulier nos descendants: quel genre de planète laisserons-nous à nos petits-enfants? Cela pourrait […] nuire à l’approvisionnement en eau et en nourriture et provoquer des conflits régionaux majeurs ainsi que l’afflux de réfugiés environnementaux. Il n’y a pas de temps à perdre.» – Kevin Trenberth, chercheur au Centre national de recherche atmosphérique de l’Université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande