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Changé à jamais, le travail

Changé à jamais, le travail
Photo: 123RF
Miguel Velasquez - Metro World News

L’urgence sanitaire mondiale a affecté de nombreux aspects de nos vies. Et l’un d’eux est notre horaire de travail. Métro s’est intéressé à cette question.

De nouvelles pratiques comme le télétravail ou la semaine de travail raccourcie se sont imposées durant la pandémie de COVID-19, ce qui pourrait changer le monde du travail dans l’avenir, selon les experts.

Au moins 71% des employés préfèrent une semaine de travail raccourcie de quatre jours, selon un sondage mené par Hays, l’une des principales sociétés de ressources humaines située en Espagne, l’un des pays les plus avancés dans l’implantation de ce modèle.

Le gouvernement espagnol travaille déjà sur l’implantation d’une semaine de travail de quatre jours alors que 50 M d’euros ont été alloués à un projet pilote, selon le journal ABC.

«La COVID-19 a encouragé certaines organisations et même certains pays de considérer la semaine de quatre jours comme une réelle option», indique Jarrod Haar, professeur de gestion des ressources humaines et directeur adjoint de l’Institut néo-zélandais de recherche sur le travail à l’Université de technologie d’Auckland.

Il ajoute que «c’est fondamentalement ce qui est mieux pour les travailleurs et les employeurs. Au lieu de surcharger les employés et de faire peu de profits, une semaine de quatre jours offre de réels avantages, alors que les employés peuvent se concentrer sur leur travail pendant les quatre jours et passer les autres journées avec leur famille ou dans la communauté. Dans cette époque difficile, passer du temps et vivre des expériences avec les autres peuvent être inestimables !»

Les premiers touchés, les emplois précaires

Parmi les leçons que la pandémie de COVID-19 nous a apprises, on retrouve la prise de conscience de la précarité des emplois.

«Les plus vulnérables sont ceux qui occupent des emplois peu rémunérés et précaires et ils sont les plus susceptibles de perdre leurs emplois ou d’être renvoyés», affirme M. Haar.

Il conclut que «les employés de bureau s’en sortent le mieux, alors qu’ils sont souvent en mesure de continuer de travailler [de la maison]. Cependant, ceux qui ont des familles d’âge scolaire, qui se retrouvent à travailler de la maison pour la première fois à temps plein en plus d’avoir à gérer les enfants et les devoirs ont découvert un tout nouveau monde de défis. Les défis pour les parents qui travaillent sont particulièrement difficiles, bien qu’ils aient toujours un emploi rémunéré. Ce n’était pas quelque chose dont ils pouvaient se plaindre. Le positif là-dedans est que cela nous a fait réfléchir sur comment nous travaillons, où et à quelle fréquence, ce qui ouvre peut-être la porte à une semaine de quatre jours.»

La COVID-19 et ses conséquences ont incité de nombreuses entreprises à travers le monde de changer la routine de leurs travailleurs, ce qui pourrait mener à des emplois plus sûrs et mieux payés.


Des exemples inspirants

Microsoft Japon a entrepris de mener un test en août 2019. Quelque 2300 employés ont obtenu un vendredi de congé payé chaque semaine. La société a noté une hausse de la productivité impressionnante de 40% au cours de ce mois (à comparer à août 2018).

Plus récemment les législateurs de ce pays ont commencé à discuter d’une proposition visant à accorder aux employés un congé additionnel chaque semaine afin de protéger leur bien-être.

En décembre 2020, Unilever a commencé une période d’essai d’un an pour son personnel néo-zélandais.

Le gouvernement espagnol considère une proposition de subventionner les entreprises qui offrent une semaine de travail de quatre jours. L’Espagne n’est pas le seul pays dont les politiciens font pression en faveur d’une semaine de travail à quatre jours: le Labour Party au Royaume-Uni a même inclus cette mesure dans sa plateforme électorale de 2019.

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