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Élections fédérales: aucun parti crédible en matière d’environnement

Un manifestant écologiste tient une pancarte qui dit «J'ai chaud câliss» pendant une manifestation pour l'environnement avant le débat des chefs à TVA.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Quel parti est le mieux placé pour s’attaquer à la crise environnementale, selon les Québécois? Aucun, si l’on se fie aux résultats d’un sondage commandé par Métro à la firme Léger.

Parmi les personnes interrogées, 29%, soit la plus grande proportion des gens sondés, ont refusé de répondre ou ont répondu ne pas savoir lorsqu’on leur a demandé quel parti était le plus apte à s’occuper du dossier des changements climatiques. «On voit qu’il y a un enjeu de crédibilité. Aucun chef ne porte le manteau en environnement», commente le vice-président exécutif de Léger, Christian Bourque.

Les libéraux sont ceux qui ont obtenu le plus de votes dans le sondage, avec 18%. «Ce sont les plus populaires, mais on ne peut pas dire qu’il y a un automatisme. Si tu veux voter pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, tu ne choisis pas nécessairement le Parti libéral du Canada (PLC)», explique M. Bourque.

Le Parti vert (16%), le NPD (13%) et le Bloc québécois (13%) suivent le PLC dans le sondage. Puisqu’une vaste proportion de Québécois (45%) considère que l’enjeu environnemental n’occupe pas assez de place dans la campagne électorale, il serait judicieux pour les partis d’y consentir une attention particulière d’ici les élections de lundi, conseille M. Bourque.

«Les libéraux ont tout avantage à parler de changements climatiques s’ils veulent attirer des électeurs néodémocrates ou même des bloquistes», analyse-t-il.


52%

Plus de la moitié (52%) des Québécois âgés de 18 à 34 ans estiment que l’environnement n’occupe pas une place assez importante dans la campagne fédérale. Cette proportion baisse à 45% chez les 35 à 54 ans, et à 41% chez les personnes de plus de 55 ans.


Les conservateurs dans un cul-de-sac?

L’environnement semble former une barrière pour le Parti conservateur (PCC) au Québec. Seulement 9% des Québécois estiment qu’ils sont les mieux outillés sur le plan des changements climatiques. Sur cette question, le PCC n’arrive même pas à attirer une majorité des électeurs qui pensent lui accorder leur vote (46%).

Parallèlement, 67% des électeurs potentiels du Parti conservateur considèrent que l’environnement prend trop ou juste assez de place dans la campagne.

En somme, l’enjeu intéresse moins la base du parti, alors que les autres citoyens y accordent une importance plus grande. Les conservateurs pourraient essayer d’attirer des électeurs du Bloc québécois issus des régions, mais ces citoyens aussi sont nombreux à souhaiter que l’environnement occupe une place plus importante, analyse M. Bourque.

Même si cela sera «très difficile à faire», M. Bourque juge que les conservateurs doivent tout de même s’impliquer dans la question environnementale dans l’objectif de gagner des parts au Québec.


4/10

L’environnement n’est plus un enjeu qui divise les régions. Que l’on soit à Montréal (45%), à Québec (42%) ou ailleurs (46%), au moins quatre personnes sur dix veulent en entendre davantage. Selon Christian Bourque, l’environnement n’est plus un enjeu qui divise les électeurs en fonction de leur région.


Deux profils

Ceux qui estiment que l’environnement n’occupe pas assez de place dans la campagne présentent généralement ces caractéristiques:

  • Âgés de 18 à 34 ans
  • Formation universitaire
  • Habitent en milieu urbain
  • Des hommes ou des femmes
  • Prévoient voter pour le NPD

Ceux qui estiment que l’environnement occupe trop de place dans la campagne présentent généralement ces caractéristiques:

  • Âgés de plus de 55 ans
  • Formation primaire ou secondaire
  • Habitent en banlieue
  • Des hommes
  • Prévoient voter pour le Parti conservateur

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