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Ne pas jouer à la bourse, mais y investir

Douglas, 48 ans, et son fils Thomas, qui en a 15, s’intéressent aux rudiments du marché boursier. Mais vous ne les entendrez jamais dire qu’ils vont «jouer à la bourse» dans l’émission Déficit Zéro diffusée ce soir.

Non pas qu’il soit interdit de s’amuser lorsqu’on s’aventure dans l’univers des actions et des produits dérivés, mais ce n’est pas un jeu ni une loterie. Pour réussir, à moins d’un formidable coup de chance, il faut de l’information, du travail, de l’analyse et du jugement.

Et même là, tout peut survenir. Le 19 octobre 1987, l’indice Dow Jones – qui rend compte de la valeur de 30 des plus importantes sociétés cotées à la Bourse de New York – a dégringolé de 22,6 %, sa plus forte baisse historique en termes de pourcentage. Il allait récupérer dans les semaines suivantes. La descente aux enfers de 2008 et 2009, au cœur de la dernière récession, a été plus douloureuse et il a fallu du temps pour remonter la côte. Les gens qui y avaient placé l’essentiel de leurs billes ont mal dormi pendant de longs mois.

Sauf que… depuis quelques années, les taux d’intérêt versés sur les dépôts à la banque ou à la caisse, de même que ceux que consentent les émetteurs d’obligations, sont minuscules. On s’attend à ce que ces taux demeurent bas au moins jusqu’en 2014. Quiconque a planifié l’évolution de son REER ou de ses épargnes en imaginant un rendement «conservateur» de 5 ou 6 % grâce à des placements sécuritaires accuse maintenant un manque à gagner.

Il y a toujours le marché immobilier, mais la cavalcade des dernières années est en train de se calmer. Dans le milieu, on s’attend à ce que les prix se stabilisent, et même qu’ils régressent au cours des prochains mois. Ce Klondike achève, s’il n’est pas déjà terminé, à moins qu’on soit doué comme bricoleur et qu’on puisse rénover à peu de frais ce qui tombe en ruine.

De là l’intérêt renouvelé pour les Bourses. Les cœurs fragiles devraient s’abstenir, mais le potentiel de rendement est réel, tout comme le sont les risques de débâcle. C’est ce qu’on appelle le couple risque/rendement. Davantage de risques, mais davantage de rendement si… malgré ses hauts et ses bas, l’attrait du marché boursier est fondé sur des statistiques réelles : par exemple, de janvier 1926 à décembre 2008 (au plus fort de la crise), la progression des actions des sociétés américaines a quand même été de 9,6 % par année, comparativement à 5,7 % pour les obligations gouver­nementales.

Douglas et Thomas vont faire leurs propres investigations, plus par curiosité intellectuelle, au départ, que par envie immédiate de plonger. Leurs recherches vont les conduire à rencontrer différents types d’investisseurs, certains plus analytiques, d’autres plus pressés, qui pensent chacun avoir la meilleure formule. Il leur reviendra de choisir la stratégie qui leur convient le mieux et ce sera instructif de suivre leurs discussions. Des deux, étonnamment, c’est le fils qui semble le plus pressé. Encore que, pour faire les bons choix, il leur faudra, comme investisseurs éventuels, suivre ce conseil éternel du philosophe grec Socrate : «Connais-toi toi-même.»

Suggestions
Voici des lectures sur les marchés boursiers :

  • De Benjamin Graham, un maître à penser de nombreux gestionnaires : The Intelligent Investor
  • De mon collègue Bernard Mooney : Investir à la bourse et s’enrichir
  • Du gestionnaire Guy LeBlanc : La Bourse ou la vie
  • Sans offenser personne : La Bourse pour les nuls, édition québécoise
  • Une édition spéciale de Protégez-vous : Le guide pratique de l’investisseur

Déficit zéro
René Vézina donne un coup de pouce à des gens aux prises avec des problèmes financiers : mercredi à 19 h 30 à Télé-Québec.

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