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Vaccin: les ordres professionnels dans le brouillard sur le retrait des permis

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Photo: Josie Desmarais/Métro

Des ordres professionnels du domaine de la santé ont encore beaucoup de questions pour le ministre concernant la vaccination obligatoire de leurs membres avant la date butoir du 15 octobre.

Un décret gouvernemental datant du 24 septembre exige que les ordres professionnels suspendent ou limitent le droit d’exercice des intervenants du secteur de la santé et des services sociaux qui ne sont pas «adéquatement protégés» contre la COVID-19. La télésanté est également incluse dans le décret. Le fait de ne pas être «adéquatement protégé» constitue «un acte dérogatoire à la profession», selon ce décret. Approximativement 13 000 professionnels de la santé pourraient donc perdre leur permis d’exercer leur profession.

En marge d’une conférence de presse, vendredi, le ministre Christian Dubé a invité les ordres professionnels à suivre le Collège des médecins qui a été le premier à indiquer que les permis de travail des membres qui ne sont pas adéquatement protégés seraient suspendus.

«Ce que je pense qui est la bonne approche, qui a été prise par [le Collège] des médecins, c’est de dire clairement que pour les travailleurs de la santé, le permis [d’exercice] va être suspendu pour ceux qui ne sont pas vaccinés», a-t-il dit.

Éclaircissements demandés

L’Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec (OPIQ) compte bien faire appliquer le décret, mais des «éclaircissements» sont nécessaires de la part du ministre, a indiqué à Métro Josée Prud’Homme, directrice générale de l’OPIQ.

Les inhalothérapeutes, experts dans les soins du système cardiorespiratoire, sont au front dans le combat contre les maladies respiratoires, dont la COVID-19, incluant aux soins intensifs et dans les blocs opératoires. La profession fait face à une pénurie «très importante», puisqu’il en manquait déjà 300 en 2019.

La possibilité d’en perdre 450 supplémentaires en raison du décret préoccupe l’Ordre, qui compte au moins 150 professionnels non vaccinés et 300 «non-appariés», c’est à dire que leur statut n’est pas connu dans le registre de vaccination. L’éventualité d’un bris de service n’est pas exclue.

Aussi, l’OPIQ ne sait toujours pas si le décret s’appliquera de la même façon aux inhalothérapeutes dans les cliniques privées.

L’OPIQ invite les professionnels non vaccinés à recevoir rapidement leurs doses de vaccins.

À l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec, même message: «on veut des réponses».

«Nous attendons toujours des réponses à nos questions de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux pour pouvoir terminer notre réflexion à cet égard», a indiqué Annabelle Baillargeon, directrice adjointe au Service des communications et des partenariats stratégiques de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec.

Première dose

Le ministre ne semble pas inquiété par un éventuel bris de service puisqu’un plan de contingence est en place avec tous les PDG des établissements de santé.

«Chaque jour, il y a encore 300, 400 personnes du réseau de la santé qui vont chercher leur première dose. En attendant le 15, ce que je dirais aux gens, c’est d’aller vous faire vacciner. C’est la meilleure solution pour arriver à un plan de contingence qui va avoir le moins d’impacts possible», a affirmé le ministre vendredi matin.

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