Francophonie canadienne: Québec dévoile sa nouvelle politique
Le gouvernement québécois a dévoilé dimanche après-midi une nouvelle politique en matière de francophonie canadienne. Intitulé «Pour une francophonie forte, unie et engagée», le plan d’action nécessitera un afflux de 8 M$ additionnels sur trois ans.
En conférence de presse, la ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Sonia LeBel, a souligné que l’objectif premier que le gouvernement a gardé en tête dans l’élaboration de sa nouvelle politique est de soutenir des «actions concrètes», des «projets rassembleurs» qui ont des répercussions sur la vitalité du français.
«En raison de son statut de seul État francophone en Amérique du Nord, le Québec est conscient du rôle primordial qu’il doit jouer en matière de protection et de valorisation de la langue française. Les Québécois ne sont pas les seuls francophones pour autant. De Moncton à Whitehorse, des communautés francophones bien vivantes participent au rayonnement de notre langue. Il faut travailler pour les protéger et augmenter leur vitalité», a-t-elle indiqué.
Soutenir les efforts de mobilité
La nouvelle politique prévoit un investissement additionnel de 300 000 $ pour les programmes des Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ), qui visent à favoriser le développement des jeunes adultes grâce à la réalisation d’un projet comportant une mobilité à l’extérieur de la province.
Afin d’encourager la mobilité des Québécois de 18 à 38 ans, le gouvernement québécois augmentera notamment le nombre de stages étudiants et de professionnels vers les provinces et territoires du Canada par le truchement des différents bureaux du Québec au pays.
Des bourses pour la francophonie canadienne au sein des fonds de recherche du Québec permettront par ailleurs à des étudiants des autres provinces et des territoires de poursuivre des études de recherche en français au Québec.
«La mobilité est importante pour avoir une meilleure connaissance réciproque et particulièrement pour les jeunes qui portent l’avenir du français. C’est important de soutenir cette mobilité-là partout au Canada», a souligné Mme LeBel.
La nouvelle politique en matière de francophonie canadienne inclut également la création d’une «marque distinctive de fierté francophone», qualifiée par Mme LeBel de «label franco-responsable». Cette marque sera développée avec le Centre de la francophonie des Amériques.
«On veut développer et utiliser cette marque partout au Canada pour identifier les organismes, entreprises et évènements qui font non seulement la promotion du visage du français, mais qui offrent des services en français. C’est une demande qui nous vient du reste de la francophonie partout au Canada d’avoir ce genre de marque pour pouvoir bien identifier les organismes qui participent à la promotion et à la vitalité du français partout sur notre territoire», a expliqué la ministre LeBel.
Le Centre de la francophonie des Amériques sera également responsable de l’organisation de rencontres annuelles entre représentants francophones de divers endroits au Canada. La première de ces rencontres sera tenue à Québec, les 9 et 10 mai.
Geste symbolique
Si mars est déjà désigné comme mois de la francophonie, la Coalition avenir Québec proposera que le 22 mars soit reconnu comme la Journée québécoise de la francophonie canadienne. La date du 22 mars a été choisie notamment parce que c’est la date de l’anniversaire de l’auteure franco-manitobaine Gabrielle Roy.
Mme LeBel a par ailleurs soutenu que le Québec doit exercer son leadership en matière de francophonie canadienne.
«Nous les francophones, on ne doit plus avoir à choisir entre défendre le français au Québec et le défendre ailleurs au Canada. C’est mutuellement bénéfique de s’entraider de la sorte», soutient-elle.