Une hausse de taxes municipales de «maximum» 3%, réclame la CCMM
Dans un mémoire concernant le budget de la Ville de Montréal, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) invite l’administration Plante-Ollivier à limiter au maximum à 3% l’élévation du compte de taxes pour 2023. Une mesure bien plus stricte que la promesse électorale de se limiter à la hausse de l’inflation.
Dans son mémoire intitulé Budget de la ville de Montréal – Adopter une approche rigoureuse sur la gestion des finances et miser sur l’agilité réglementaire pour soutenir la prospérité de la métropole, le CCMM alerte la Ville à propos d’une hausse de l’inflation qui «inquiète les entreprises et citoyens». Ces derniers craindraient ainsi, selon la CCMM, de voir les taxes municipales augmentées.
La CCMM propose ainsi à la Ville de lisser la hausse de taxes requise sur les trois prochaines années afin de suivre l’inflation. Elle souhaite de plus une réduction de l’écart entre les taxes foncières résidentielles et non résidentielles.
Une promesse électorale à double tranchant
Lors des élections municipales de l’automne dernier, la mairesse Valérie Plante avait promis de limiter la hausse des taxes municipales au niveau de l’inflation. Or, l’inflation se situait à ce moment-là au niveau habituel d’environ 2%. Elle approche désormais 7%.
En théorie, l’administration Plante-Ollivier pourrait donc imposer une hausse de taxes record sans briser sa promesse électorale. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain l’implore toutefois de ne pas suivre cette voie.
La hausse de l’inflation au pays inquiète grandement les entreprises et les citoyens de la métropole, qui craignent une forte augmentation des taxes municipales. […] Les entreprises montréalaises sont celles qui paient déjà le plus de taxes foncières commerciales au Canada.
Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM
Réduire certaines dépenses
Pour limiter la hausse des taxes municipales, la CCMM souhaite que la Ville concentre ses dépenses sur les services aux citoyens et aux entreprises.
«La Ville doit stopper la hausse des dépenses. Nous encourageons encore une fois la Ville de Montréal à réduire ses dépenses dans les champs d’activité qui relèvent des autres ordres de gouvernement», affirme M. Leblanc.
La CCMM demande aussi à l’administration Plante d’exclure les équipements technologiques dans le rôle d’évaluation foncière. Selon la Chambre, une telle mesure pourrait nuire «directement à la compétitivité» des entreprises montréalaises.
«Aucune autre administration d’une métropole canadienne n’a fait le choix d’aller dans ce sens. Cette approche est contre-productive!», lit-on dans le communiqué de la CCMM.
«Une grande réflexion sur la fiscalité montréalaise»
En réponse au rapport de la CCMM, la Ville de Montréal affirme être «reconnue pour sa gestion saine et responsable de ses finances publiques». Et ce, sans «délaisser les besoins et priorités» des citoyens.
«Évidemment que le contexte inflationniste nous préoccupe. C’est pourquoi nous sommes d’avis que la Ville doit diversifier ses revenus, qui reposent principalement sur les taxes foncières», a répondu la présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, Dominique Ollivier, dans un échange avec Métro.
Dans les prochains jours, la Ville devrait dévoiler les détails d’une «grande réflexion sur la fiscalité montréalaise».
«C’est un grand chantier que nous allons piloter dans l’objectif de trouver des solutions concrètes pour assurer un financement adéquat, stable et récurrent des services municipaux, sans refiler la facture aux générations futures», explique Dominique Ollivier.
Mme Ollivier n’a pas voulu se prononcer sur une limitation de la hausse des taxes à maximum 3% comme le demande la CCMM.