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Les jeunes immigrants, les oubliés de la question du statut

Nandini et Sandeep ont livré chacune un témoignage sur leurs parcours migratoires et sur l’importance d’accorder un statut pour les jeunes immigrants. Photo: David Beauchamp, Métro

Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes dans la salle de réception du restaurant India Beau Village samedi après-midi pour un rassemblement demandant la régularisation des immigrants sans statut, dont des jeunes issus de l’immigration eux-aussi affectés par cet enjeu.

Lors de l’événement, Nandini et Sandeep, deux jeunes femmes immigrantes originaires d’Inde, ont raconté à l’assemblée leurs parcours et l’importance de la régularisation du statut des immigrants pour elles.

En entretien avec Métro, les deux étudiantes au secondaire tenaient à souligner l’oubli des jeunes lorsqu’il est question du statut migratoire.

Être reconnus comme des citoyens

« La question de la régularisation est importante pour les enfants et les jeunes parce que nous avons adopté l’éducation québécoise et canadienne et nos parents travaillent et paient des taxes. On veut s’intégrer dans la société comme des vraies citoyennes. On connaît plein de jeunes dans cette situation et qui se battent pour le droit d’être des citoyens normaux », expliquait Nandini sur la dimension jeunesse de cette question.

La reconnaissance d’un statut est pour ces jeunes femmes la seule manière de régler l’angoisse qui pèse sur elles et leur famille face à une éventuelle déportation.

On veut que le gouvernement nous donne un statut légal pour dire à tout le monde qu’on est citoyens et citoyennes de ce pays même si on ne travaille pas. On oublie souvent les enfants, mais on a des plans d’avenir et on ne veut pas retourner dans notre pays d’origine.

Nandini et Sandeep après leurs témoignages

Vivre une vie normale

Cette situation est déplorable selon Alejandra Zaga Mendez, députée solidaire présente lors du rassemblement, pour qui les jeunes sont aussi vulnérables que les adultes par rapport à l’absence de statut.

«C’est touchant de voir et d’entendre des jeunes comme aujourd’hui, mais ce n’est pas normal. Elles devraient avoir du plaisir dans la cour d’école et vivre leurs vies comme tous les Québécois et Québécoises. Elles ne devraient pas se préoccuper de savoir si la lettre de déportation va arriver ou non, si elles vont finir l’école ou choisir d’aller au cégep en fonction de leur statut d’immigration », souligne la députée de Verdun.

À ce chapitre, Nandini termine le secondaire cette année et hésite à s’inscrire au cégep à cause de l’incertitude entourant le statut migratoire de ses parents, exemple concret de la situation décrite par Mme Mendez.

« Ça rend la situation encore plus injuste parce que je veux y aller, j’ai de bonnes notes, mais je ne sais pas si nous allons rester ici donc j’hésite à m’inscrire. En plus, on doit payer davantage pour les frais de scolarité au cégep parce que nous ne sommes pas résidents permanents, donc avoir un statut réduirait les frais pour notre éducation.»

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