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La population invitée à abjurer sa sujétion à la monarchie

Le roi Charles III succède à Élisabeth II, décédée le 8 septembre 2022. Photo: Dan Marsh, Wikimedia Commons

«En 2022, être pour la couronne britannique, c’est un peu ridicule lorsqu’on habite au Québec», selon le comédien Sébastien Ricard, membre du collectif Mon Serment. Ce collectif, en collaboration avec la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB) invitent la population à participer à une cérémonie d’assermentation libre, citoyenne et républicaine le 19 novembre à l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal, et du même coup, abjurer sa sujétion à la monarchie.

«Cette démarche est aussi en soutien aux députés qui se sont montrés très courageux depuis le début de cette histoire afin de faire en sorte que le serment aux rois n’est plus un passage obligé à l’Assemblée nationale», explique le comédien.

Cette initiative est inspirée par la lutte menée par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, qui a d’ailleurs annoncé sa présence ce samedi. Ses collègues députés et lui refusent de prononcer ce serment depuis leur élection cet automne. Soutenus pendant un temps par les élus de Québec solidaire, ces derniers ont finalement fait marche arrière lorsque l’ancien président de l’Assemblée nationale, François Paradis, a tranché que les députés doivent prêter serment au roi pour siéger.

Rappelant que François Paradis n’a pas été élu en 2022, Sébastien Ricard remet en question l’autorité de ce dernier. «Pour qui se prend-il? Quelle est sa légitimité? Franchement, elle est à peu près nulle à mes yeux et aux yeux de plusieurs personnes.»

Selon lui, cette question devrait être débattue entre les élus, d’autant plus que la majorité des électeurs qu’ils représentent souhaitent l’abolition de la monarchie.

Une fenêtre d’opportunité

Sébastien Ricard le dit lui-même, depuis 1867, les députés du Québec sont tenus de prêter allégeance à la couronne britannique pour pouvoir siéger. Pourquoi cette dissidence devient-elle soudainement si forte en 2022?

«Dans mon cas, c’est devenu de plus en plus insupportable comme situation, soutient Sébastien Ricard, ajoutant que de voir Paul St-Pierre Plamondon tenir à cette question, «ça rend la chose en 2022 plus possible que jamais».

Il admet également que le décès récent de la reine Élisabeth II contribue à la fenêtre d’opportunité pour mettre fin au serment à la couronne.

N’empêche, cette question le préoccupe depuis longtemps, explique Sébastien Ricard, mentionnant au passage un texte qu’il avait publié dans Le Devoir en 2018 lorsque les élus de Québec solidaire «avaient voulu faire la nouvelle en faisant leur serment en privé».

«Je trouvais ça déplorable, ce n’était pas du tout une manière d’échapper à cette situation, juge-t-il. J’ai entendu dire que c’est encore leur projet de faire leur serment au roi en privé. Je trouve ça extrêmement problématique.»

Une lutte transpartisane

Sébastien Ricard tient également à préciser que cette lutte n’appartient pas seulement aux indépendantistes.

Parmi les fédéralistes et les souverainistes – à part peut-être quelques députés de l’Ouest-de-l’Île – il y a une grande unanimité à l’Assemblée nationale pour en finir avec l’allégeance au roi.  

Sébastien Ricard

En plus de Paul St-Pierre Plamondon et Sébastien Ricard, des personnalités artistiques et politiques comme Louise Harel, Pierre-Luc Brillant, Tania Kontoyanni et Brigitte Haentjens seront présentes ce samedi à l’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal, située sur l’avenue Henri Julien, au coin de la rue Rachel.

La cérémonie d’assermentation se tiendra le 19 novembre de 11h à 19h.

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