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Manifestation pour pérenniser le financement des CEP

Plus d'une centaine de personnes sont venues manifester, pancartes à la main, pour obtenir du financement récurrent dans les centres d'éducation populaire. Photo: David Beauchamp, Métro

Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées vendredi devant les bureaux montréalais du ministère de l’Éducation, sur la rue Fullum, pour revendiquer un financement suffisant et de longue durée pour les centres d’éducation populaire (CEP) du Québec.

Les six différents CEP de Montréal présents sur place ont soulevé la grève de loyer comme moyen de pression potentiel pour obtenir le financement demandé auprès du Ministère.

«Il faut une solution. Ça fait longtemps qu’on demande, et on est encore en train de se rassembler pour demander une solution qui est pourtant simple. Il faut une subvention récurrente et suffisante pour financer le loyer, ce qui en retour assure le maintien de nos activités et notre survie», clame dans le porte-voix la directrice du Centre éducatif et communautaire René-Goupil (CECRG), Nathalie Prieur, une des animatrices de l’événement.

Des services inestimables

Les différents interlocuteurs ont souligné à maintes reprises le financement mésadapté au coût de la vie qui augmente, surtout en ce qui a trait aux loyers. Les animatrices ont d’ailleurs rappelé que l’insécurité financière est un frein à la mobilisation et aux services des CEP puisque le spectre d’une fermeture empêche d’entamer des projets de longue haleine.

La foule était bruyante et plusieurs personnes ont pris le micro pour raconter leurs histoires. Photo: David Beauchamp, Métro

De nombreux usagers des CEP présents ont aussi pris le micro pour raconter leur histoire et partager leurs inquiétudes concernant une potentielle fermeture de leur centre, ce qui viendrait porter un dur coup sur leur qualité de vie.

«Les CEP offrent des services essentiels. Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous n’ont pas eu la chance d’apprendre l’informatique dans leur jeunesse. Grâce aux CEP, on connaît aujourd’hui beaucoup de choses sur les ordinateurs et les téléphones, et on peut maintenant écrire et envoyer des CV pour trouver un emploi. Donc, Monsieur le Ministre [Bernard Drainville], ne pas prendre en compte les revendications des centres, c’est nous mettre en danger», a affirmé un usager du Carrefour d’éducation populaire de Pointe Saint-Charles qui a appris à maîtriser les bases en informatique, ce qui lui a permis de trouver du travail plus facilement.

La présence des élus

Plusieurs élus et politiciens étaient présents à la manifestation. Du lot, trois des députés de Québec solidaire (QS) y étaient, soit Guillaume Cliche-Rivard, Alexandre Leduc et Manon Massé. Cette dernière fut d’ailleurs une des invitées d’honneur à prendre le micro pour afficher le soutien de sa formation politique aux demandes des CEP.

Manon Massé souriait à la foule lors de son discours. Elle était accompagnée par Alexandre Leduc, député d’Hochelaga-Maisonneuve et le nouveau député de Saint-Henri-Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard. Photo: David Beauchamp, Métro

«Les centres d’éducation populaire, ça change la vie de bien des gens, et ce, à tous les jours. Il y en a pour qui leur CEP est leur maison, un milieu de vie et même une famille. Ils y vont pour obtenir des services en alimentation, en logement et en intégration. Le financement doit être suffisant, récurrent et à la hauteur de leur mission. L’éducation populaire, c’est la responsabilité du ministère de l’Éducation, et Québec solidaire va continuer d’exiger que le financement soit récurrent», soutient Mme Massé.

Le PEC à l’honneur

Parmi les CEP présents, le Pavillon d’éducation communautaire (PEC) d’Hochelaga-Maisonneuve n’est pas passé inaperçu. Rappelons que le PEC et tous les organismes locataires situés au 1691, boulevard Pie-IX, ont appris dernièrement qu’ils allaient devoir déménager d’ici le 31 décembre 2023 en raison de la détérioration importante de l’édifice qu’ils occupent, mettant en danger plusieurs organismes qui craignent ne pas pouvoir trouver de locaux avec des loyers suffisamment bas.

Cette situation préoccupe notamment le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, pour qui la fermeture du PEC et le déménagement des organismes locataires viendraient créer un vide de services dans le quartier, ce qui fragiliserait le tissu social.

«On dirait que le gouvernement attend de voir à chaque année si les CEP bougent encore pour leur donner une petite subvention supplémentaire. Pour ce qui est de ma circonscription, je me bat pour que le PEC maintienne ses locaux bien situés. Leurs services d’alphabétisation et d’aide alimentaire ou encore leurs services d’aide en chômage, en immigration ou en défense de droits sont tous essentiels dans Hochelaga-Maisonneuve.»

La directrice générale du PEC, Martha Ortiz, était aussi présente à la manifestation pour afficher son soutien et sa solidarité aux autres centres et aussi pour visibiliser davantage leur avis d’expulsion. «La solidarité de nos centres, c’est vraiment un baume sur le cœur. Je ne m’attendais pas à autant de solidarité, et ça prouve qu’on peut continuer à travailler ensemble pour obtenir un financement respectable», conclut-elle.

Le PEC a d’ailleurs appris de la part du Centre de service scolaire de Montréal (CSSDM) que l’analyse de la qualité de l’air du bâtiment est terminée depuis trois semaines. Le PEC est toujours dans l’attente des résultats pour savoir s’ils devront déménager plus tôt que le 31 décembre.

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