Être retraité et consultant à la fois
Plutôt que de se mettre au golf ou au bingo, bien des retraités choisissent de rester dans le monde du travail en devenant consultants. Pourquoi pas!
Encore pleins de ressources, certains jeunes retraités trouvent dans la consultation le moyen de ne pas raccrocher complètement. «Il y a des gens qui ont eu un gros impact professionnel au cours de leur carrière et qui veulent continuer à avoir un impact», explique Nathalie Sabourin, elle-même consultante en ressources humaines.
La décision de s’orienter vers la consultation est parfois plus imposée que délibérée. Des seniors sont en effet poussés dehors avant l’âge de la retraite à la suite d’une restructuration de leur entreprise et voient dans la consultation la possibilité de continuer à travailler.
La réalité du métier
Relever des défis professionnels en toute autonomie, trouver son équilibre entre retraite et travail en adaptant son horaire à ses besoins, maintenir une socialisation par le travail, conserver un sentiment d’utilité… Être consultant présente de nombreux avantages, mais exige de faire preuve d’habiletés en relations humaines et en développement des affaires.
La forte concurrence qui sévit dans certains domaines de la consultation, notamment en ressources humaines, nécessite aussi de développer une spécialité. «Le client va payer pour obtenir une expertise très particulière et très précise», note Mme Sabourin.
Le rôle de consultant demande également une certaine dose de créativité et un travail constant d’actualisation de ses connaissances. «Il faut toujours se tenir au courant des dernières tendances, y compris sur le plan technique, et mettre à jour sa boîte à outils», affirme-t-elle. Passer de l’autre côté de la barrière est parfois difficile à gérer pour ceux qui ont exercé d’importantes responsabilités par le passé. «Ce n’est pas facile de passer de la position de celui qui décide des consultants à engager à celle où l’on doit se vendre», souligne Mme Sabourin.
Comment s’y prendre?
Devenir consultant signifie être à la tête de sa propre petite entreprise. La première étape consiste donc à préparer un plan d’affaires et à réfléchir au créneau que l’on occupera. «Il faut s’engager dans une réflexion par rapport à la valeur ajoutée que l’on apportera à ses clients en se demandant quelle est sa force et quel est son domaine d’excellence», préconise la consultante en ressources humaines. Refaire son CV est également une étape incontournable et permet de nourrir le processus de réflexion. «Une refonte du CV par zone de compétences aide à cibler son expertise-clé et à voir comment on pourra se démarquer», estime
Mme Sabourin.
Le réseautage est essentiel pour tous les consultants. C’est d’ailleurs parmi leur réseau que la plupart des néo-consultants trouvent leurs premiers clients. L’utilisation de LinkedIn n’est pas à négliger en la matière. «Se créer un site internet n’est pas indispensable, mais il faut mettre à jour son profil LinkedIn et y ajouter une photo professionnelle», conseille-t-elle.
Pour déterminer vers quels clients se tourner, Mme Sabourin recommande de suivre ses envies: «Mieux vaut aller vers les projets qui nous intéressent le plus et vers les gens avec qui on veut travailler.» Une fois les premiers clients obtenus, Mme Sabourin pense également qu’il est préférable d’opter pour une démarche de suivi. «C’est bien de faire de la rétroaction avec le client pour voir si ce qu’on a mis en place fonctionne», propose-t-elle.
Les aspects financiers doivent également être considérés. Des visites à son planificateur financier et à son comptable s’imposent. Devenir consultant demande donc un certain investissement personnel, mais s’avère potentiellement plus payant que le bingo!
En demande
Selon une étude réalisée par l’Association des consultants en gestion CMC-Canada (2011), les entreprises auront besoin de plus de consultants pour les aider à faire face aux nombreux départs à la retraite et participer au transfert des connaissances.