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Les jeunes et les REER

Alors que plus de 50 % des Canadiens de plus de 65 ans ont un REER, les plus jeunes sont beaucoup moins nombreux à en posséder. Globalement, au Québec, on estime même que 75 % de la population ne cotisent pas au REER.

Les jeunes Québécois sont-ils donc insouciants? De moins en moins, répondent des experts, mais leur réalité est souvent difficile à conjuguer avec l’épargne-retraite.

«L’âge moyen des gens qui investissent dans un REER diminue tranquillement depuis une quinzaine d’années, croit Serge Pépin, directeur général des placements de particuliers à la BMO. Les compagnies font de plus en plus d’efforts pour sensibiliser les gens à l’importance de planifier leur retraite. Alors que les gens commençaient à épargner autour de 45 ou 50 ans dans le passé, de plus en plus débutent maintenant autour de 30 ou 35 ans.»

Malgré cette légère amélioration, trop de gens commencent encore à épargner sur le tard… ou n’épargnent tout simplement pas. Le taux d’épargne des Québécois, qui oscille autour de 3,1 %, figure d’ailleurs parmi les plus bas de toutes les provinces du pays.

Les études postsecondaires en cause
Le nombre grandissant d’étudiants effectuant des études postsecondaires serait un facteur qui n’aiderait pas la population à épargner tôt. «Les gens sont aujourd’hui plus vieux quand ils arrivent sur le marché du travail, souligne d’entrée de jeu Liane Chacra, conseillère auprès du Groupe Investors. Et ils investissent souvent leurs premières épargnes dans l’achat d’une voiture, d’un condo ou d’une maison plutôt que dans un fonds de retraite.»

Le numéro de janvier 2010 de L’emploi et le revenu en perspective de Statistique Canada s’interrogeait quant à lui sur les effets à long terme des prêts étudiants, alors que les frais de scolarité ont plus que doublé au cours des 20 dernières années. Le rapport souligne qu’une faible proportion de Canadiens, mais rapidement croissante, ont un niveau d’endettement élevé au moment de l’obtention de leur diplôme. Or, on estime que seuls 42 % des emprunteurs âgés de 20 à 45 ans détenaient de l’épargne ou des placements, comparativement à 52 % des non-emprunteurs.

Qui donc sont ceux qui ont des REER? «Smart people! affirme en riant Liane Chacra. Plus sérieusement, ce sont en général ceux qui ont la maîtrise de leur argent, qui ont un bon revenu et qui ne gaspillent pas. Une personne plus conservatrice va généralement investir davantage qu’une autre plus portée à acheter toutes les dernières bébelles.»

«Même si cette croyance tend à diminuer, beaucoup de gens ont encore l’idée que le gouvernement prendra soin d’eux à leur retraite, ou encore leurs enfants, mais ce n’est pas toujours le cas», souligne M. Pépin.

Pour ces raisons, nombreux sont ceux qui voient leurs parents en difficulté financière à leur retraite. Quelque 23 % des Cana­diens retraités vivent avec un revenu annuel moyen de 10 500 $, et selon la Régie des rentes du Québec, un Québécois sur trois n’a aucune couverture pour sa retraite. Cette situation a par ailleurs un effet galvanisant pour certains, «agissant comme un incitatif à investir pour assurer leur propre avenir», ajoute Serge Pépin.

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