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Débat des chefs: Legault taraude GND, Anglade s’affirme, PSPP reste calme

Montage montrant Gabriel Nadeau-Dubois avec des militants de Québec solidaire (QS) et François Legault avec des militants de la Coalition Avenir Québec (CAQ)
Gabriel Nadeau-Dubois (gauche) et François Legault (droite). Photo: Photos Québec solidaire et La Presse Canadienne, montage Métro

«C’est un peu comme si vous étiez au pays des merveilles», a lancé François Legault à Gabriel Nadeau-Dubois jeudi soir, lors du dernier débat des chefs présenté par Radio-Canada.

C’était à propos du thème de l’environnement. L’animateur avait demandé aux candidats ce qu’ils comptaient faire pour lutter contre le réchauffement de la planète.

Après avoir exposé sa solution – électrifier les industries québécoises avec de nouveaux barrages –, François Legault est rapidement passé à l’offensive contre Gabriel Nadeau-Dubois. Il a critiqué la mesure solidaire voulant la mise en place d’une taxe de 15% pour les véhicules qui émettent 210 grammes et plus de CO2 par km.

Et le chef solidaire de répliquer: «Arrêtez de faire peur aux gens. Vous devriez inspirer les Québécois et proposer des solutions.»

Gabriel Nadeau-Dubois l’a par ailleurs accusé de propager de fausses informations sur la plateforme électorale de QS. Le porte-parole du parti de gauche l’a ainsi invité à «ranger les décorations d’Halloween» et à arrêter de tenter de susciter la peur à son égard.

Très vite, on a observé le premier ministre sortant se renfrogner derrière son pupitre, comme il l’avait fait lors du face-à-face à TVA Nouvelles. Gabriel Nadeau-Dubois a pour sa part tenté d’esquiver les attaques sur sa politique fiscale. À chaque mention des «taxes orange», le solidaire s’est targué d’être «sincère» et «transparent» avec les Québécois.

Des différences claires dans leurs programmes

Si une joute oratoire a bien eu lieu à plusieurs reprises entre les deux chefs, c’était souvent à l’initiative de François Legault. Celui-ci s’en est à nouveau pris à son rival solidaire au détour des questions sur l’économie. Il l’a notamment accusé de vouloir fermer des entreprises, et lui a demandé combien il comptait en fermer.

«On n’est plus en 1994. La nouvelle économie, c’est l’économie verte. […] Arrêtez de faire peur au monde», lui a répliqué Gabriel Nadeau-Dubois, sans pour autant répondre à la question. Le porte-parole de QS a soutenu que le combat contre les gaz à effet de serre doit passer par une économie repensée.

Encore une fois, sur le thème de la santé, c’est le chef de la CAQ qui est revenu à la charge. Alors que M. Nadeau-Dubois critiquait la volonté du Parti conservateur du Québec (PCQ) d’ouvrir ce domaine plus largement au secteur privé, François Legault lui a lancé: «Les dizaines de milliers de personnes qui se sont fait opérer au privé pendant la pandémie, gratuitement, qu’est-ce que vous leur dites?» Finalement, le porte-parole solidaire a reconnu être d’accord avec un «recours temporaire et limité au privé» dans un cadre exceptionnel.

Malgré des attaques répétées de ses autres adversaires, les offensives du premier ministre sortant étaient concentrées sur Québec solidaire. Si Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas hésité non plus à lancer quelques attaques cinglantes, il n’en avait pas subi autant de la part du chef caquiste lors du face-à-face de TVA, la semaine dernière.

Anglade plus présente

C’est une Dominique Anglade plus affirmée que la population québécoise a pu voir lors du débat des chefs de jeudi soir, par rapport au premier débat, diffusé à TVA. D’ailleurs, sur le réseau social Twitter, dix minutes avant le débat, la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) a publié une vidéo la montrant danser. C’est ce qui a donné le ton de la soirée pour elle. 

Le format mis en place par Radio-Canada a permis à l’ensemble des chefs de partis de mieux communiquer leurs idées. Anglade en a profité pour adopter un ton plus personnel et pour regarder directement la caméra. À son arrivée au bureau de Radio-Canada, la cheffe du PLQ disait avoir hâte de débattre, «surtout avec François Legault», et c’est ce qu’elle a fait. Alors qu’elle s’est montrée plus conciliante avec les autres candidats, elle n’a pas manqué de confronter le premier ministre sortant à maintes reprises, notamment sur la place des femmes au Québec. Mme Anglade a mentionné les conditions des travailleuses de la santé, «qui sortent dans les rues».

«C’était pareil quand vous étiez au pouvoir», a rétorqué par la suite M. Legault. La cheffe du PLQ a insisté sur le fait qu’elle ne voulait pas «diviser les Québécois», contrairement au premier ministre sortant, selon ses mots.

PSPP détendu

Plusieurs commentateurs et internautes sur les réseaux sociaux ont salué la prestance de Paul St-Pierre Plamondon lors du débat. Le chef du Parti québécois (PQ) se serait selon eux démarqué par rapport aux autres candidats par son calme.

La stratégie du chef péquiste était claire: tout en utilisant une politique de cordialité avec les autres chefs, il a tenu à exprimer clairement ses idées et a misé sur un ton apaisant. Pour certains, sans son obsession pour le sujet de l’indépendance, M. St-Pierre Plamondon pourrait aller chercher plus de votes dans le cadre de ces élections.

Duhaime égal à lui-même

Francois Legault n’a pas réservé toutes ses flèches pour Nadeau-Dubois. Il a aussi profité du débat des chefs pour remuer Éric Duhaime. Le premier ministre sortant a accusé le chef du PCQ d’être un «agitateur» et d’avoir «profité de la souffrance» des Québécois les plus vulnérables pour faire mousser son mouvement politique pendant la pandémie.

«Vous avez été irresponsable avec les enfants du Québec, monsieur Legault. N’oubliez jamais ça», a rétorqué le chef des conservateurs lors d’un débat sur la santé mentale.

Avec la collaboration de Yann Nopieyie

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