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Une marche pour réclamer la fin des discriminations

Photo: Mario Beauregard / Métro

Quelques centaines de marcheurs se sont rassemblés à la place Émilie-Gamelin, dimanche, afin de participer à la Marche pour l’égalité.

Organisé dans le cadre de la Semaine d’action contre le racisme (SACR), l’événement avait pour but de dénoncer la discrimination systémique qui existe dans la société québécoise à l’endroit des minorités ethniques, religieuses ou sexuelles.

«Le racisme n’est pas individuel. Ce n’est pas une personne qui est raciste, c’est le système qui l’est, a soutenu Samira Laouni, présidente de l’organisme Communication pour l’ouverture et le rapprochement interculturel (COR) et co-organisatrice de la SCAR. Quand on voit qu’il y a 19 % des femmes musulmanes qui sont au chômage, c’est du racisme systémique.»

Selon tous les intervenants rencontrés, la question de l’emploi demeure primordiale dans la lutte pour la fin des discriminations.

«L’intégration passe beaucoup par l’emploi, a exprimé Manon Massé, députée de Québec solidaire. C’est le premier pas pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. C’est aussi une façon d’être en lien avec sa société et de rencontrer d’autres gens. C’est comme ça qu’on s’intègre. Il est urgent d’adapter nos mécanismes [pour assurer une plus grande diversité], à commencer par la fonction publique. Le gouvernement doit donner l’exemple.»

La société québécoise n’a plus le luxe de se passer de la contribution des citoyens issus des minorités visibles. Si on veut aller de l’avant, on doit absolument s’assurer que l’ensemble des citoyens ait des droits égaux. – Marc Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain

Des données publiées par Métro la semaine dernière révèlent que seulement 46 des 1496 personnes ayant été nommées par le conseil des ministres depuis l’arrivée de Philippe Couillard en 2014 sont issues des minorités visibles, soit 3 % des nominations, alors qu’elles composent 11% de la société québécoise.

«Une bonne partie des jeunes issus des minorités visibles, même s’ils ont fait des études sérieuses, ils sont discriminés quand vient le temps de se trouver un travail», a affirmé Marc Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, qui est d’origine haïtienne.

«Les membres des minorités visibles et l’ensemble des immigrants au Québec veulent qu’on cesse de leur dire qu’ils sont chanceux d’être au Québec. Ils veulent plutôt avoir les mains sur le volant de leur vie, qu’on leur donne les outils pour faire les mêmes choix que les autres dans la société québécoise. En tant que société, on doit tous avoir le même accès aux mêmes choix.»

Plusieurs personnes s’inquiètent également du climat politique actuel, plus hostile à l’immigration, en particulier contre les musulmans.

«Ça fait 30 ans que je vis ici. Je me sens chez moi. Mais dans les dernières années, depuis la Charte des valeurs, ç’a commencé à déraper, a déploré Khalid, un citoyen d’origine marocaine. C’est bien dommage. La Charte a causé bien des blessures.»

Malgré tout, le Québec demeure une société ouverte et accueillante, selon Samira Laouni.

«L’élan qui a suivi la tuerie du 29 janvier (à la Mosquée de Québec) nous a prouvé que le Québec n’est pas raciste et rejette la haine, rejette la confrontation, rejette la peur. La majorité québécoise rejette tout cela, a insisté la militante. Il y a bien une minorité raciste qui ne veut pas s’ouvrir à l’autre, mais on ne la laissera pas faire, c’est tout.»

 

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