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Faire de Montréal une «Fab City»

Boscoville
Photo: Collaboration spéciale

L’ancien centre de rééducation de Boscoville dans l’est de l’île de Montréal accueillera cette année un Fab Lab qui expérimentera différentes méthodes pour rendre la ville plus écologique, voire autosuffisante.

Le projet est piloté par Communautique, le 1er Fab Lab à avoir vu le jour au Canada. Un Fab Lab est un LABoratoire de FABrication ouvert à tous, où la communauté partage outils et connaissances. Les plans de tous les projets sont ensuite rendus publics en format ouvert afin d’en faire profiter la communauté mondiale.

Dans le Fab Lab de Communautique, à Griffintown, on trouve par exemple un projet de robot où les pièces de plastique ont été conçues sur place grâce à une imprimante 3D. À terme, ses yeux munis de caméras le rendront capable d’accueillir les visiteurs et même en reconnaître certains. Près de 250 laboratoires à travers le monde travaillent sur le projet en apportant leur expertise pour bonifier Echo (c’est son nom).

«Grâce à ce réseau mondial et aux différents équipements qu’on retrouve dans les Fab Lab, on est capable de produire des meubles, des panneaux solaires, des éoliennes et des systèmes d’aquaponie pour se nourrir. Bref, on est capable de viser l’autosuffisance et c’est ce qu’on va tester à Boscoville» – Monique Chartrand, directrice de Communautique.

L’écchoFab de Boscoville à Rivière-des-Prairies s’étendra dans sa première phase sur 8000 pieds carrés, non loin de la grappe pétrochimique. «Ce projet participera au développement économique, social et culturel de l’Est de Montréal en favorisant l’inclusion sociale ainsi que le transfert et le partage de connaissances», indique Communautique qui a reçu une subvention de 240 000$ de la Ville dans le cadre du programme de revitalisation PR@M Est. «On veut aussi que le site de 11 hectares devienne un pôle d’excellence pour les drones, ajoute l’entreprise.

À terme, Mme Chartrand croit que ce genre d’initiative pourrait être développé à grande échelle afin que Montréal devienne une Fab City, soit une ville où ce qui est consommé est produit ou réparé sur place. Elle cite en exemple le cas de la ville de Mandragon, au Pays basque espagnol, où la production, l’éducation, la finance et les commerces sont regroupés en coopératives et procurent à la ville de 25 000 habitants une quasi-autosuffisance, même si cette dernière a été mise à rude épreuve par la crise économique.

Du côté de la Ville de Montréal, on indique que la «Fab City Global Initiative» fait partie des réseaux internationaux intéressants. «Mais il n’est prévu pour le moment de s’inscrire à ce réseau», indique Noémie Brière-Marquez, attachée de presse du comité exécutif. Elle souligne néanmoins que le service économique de la Ville collabore avec le Quartier de l’innovation et Communautique pour ajouter chaque année trois nouveau Fab Lab à Montréal et que des projets similaires sont en gestation dans les bibliothèques publiques. Un Fab Lab est d’ailleurs déjà ouvert à la bibliothèque à la bibliothèque Benny du Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce

En parallèle, Communautique a entamé une tournée de trois mois à travers le Canada intitulée Fab Lab Nations. L’objectif est de fédérer les différents Fab Labs du Canada afin de solidariser le réseau autour d’objectifs communs et de faire connaître les différents services offerts par le réseau. «Saviez-vous qu’on peut confectionner des sushis comestibles avec une imprimante 3D», illustre Mme Chartrand.

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