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Les piétons moins affectés par la pollution de l’air

Photo: Josie Desmarais | Métro

Les piétons seraient moins touchés par la pollution de l’air que les automobilistes, surtout en période de congestion.

«Les automobilistes sont les plus touchés, spécialement lorsque l’automobile est arrêtée, mais que le moteur est en marche», a expliqué Christian Savard, le directeur général de Vivre en ville, organisation œuvrant pour le développement de collectivités.
M. Savard appuie ses dires sur deux études qui ont été réalisées à Toulouse et à Londres, en 2014 et en 2016. Elles ont démontré qu’une personne enfermée dans son véhicule est plus exposée à la pollution atmosphérique puisqu’elle respire directement les polluants les plus nocifs produits par les véhicules qui la précèdent. Lorsque les véhicules sont arrêtées, la concentration en polluants augmente énormément, ont rapporté ces études, et les filtres des voitures sont incapables d’arrêter tous les polluants, en particulier les particules fines.

En revanche, les piétons, comme les cyclistes, peuvent facilement se déplacer d’un endroit à un autre et ainsi éviter d’être exposés à long terme à des concentrations trop élevées de polluants, précisent ces études.

L’architecture urbaine a cependant une influence sur l’exposition des piétons à la pollution atmosphérique. Une étude d’impact réalisée par la Toronto Public Health en 2007 a prouvé que des bâtiments élevés empêchent une bonne circulation de l’air et augmentent du même coup les risques de respirer un air de mauvaise qualité. «Les piétons sont beaucoup plus exposés à une mauvaise qualité de l’air [quand ils sont entourés de bâtiments élevés] que sur une grande artère aérée», a mentionné M. Savard.

Heureusement, la qualité de l’air s’améliore à Montréal, d’après le dernier bilan annuel environnemental datant de 2016. La Ville de Montréal a enregistré pour les années 2014-2016 des concentrations de particules fines – qui sont 50 fois plus petites qu’un cheveu humain – de l’ordre de 8,6 μg/m3, contre 9,9 μg/m3 pour la période 2010-2012. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser annuellement une valeur moyenne de 10 μg/m3.

Cette amélioration n’est cependant pas une victoire pour les Montréalais. «C’est un peu comme la cigarette, même si les niveaux de polluants ne sont pas les mêmes, a mis en garde le Dr Bruno-Pierre Dubé, pneumologue et chercheur au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Lorsqu’on est fumeur, actif ou passif, il n’y a pas de niveau sous lequel notre exposition n’est pas problématique pour la santé.»

En 2016, le nombre de jours d’air de mauvaise qualité s’est établi à 29, dont 8 jours de smog. À titre de comparaison, le nombre de jours d’air de mauvaise qualité s’élevait à 64 en 2015 (7 jours de smog) et à 69 en 2011 (19 jours de smog).

Cette amélioration globale de la qualité de l’air s’explique, selon Christian Savard, par la fermeture à Mont­réal et ailleurs des industries les plus polluantes, ainsi que par des systèmes antipollution plus performants dans les transports.

L’impact de la pollution
La pollution atmosphérique provoque l’aggravation des maladies, mais elle n’en est pas la cause, d’après le Dr Bruno-Pierre Dubé.

Elle aggrave le cancer du poumon, les maladies respiratoires chroniques, telles que l’asthme, ainsi que les maladies cardiaques, telles que l’infarctus et l’insuffisance cardiaque, a expliqué le Dr Dubé.

La pollution provoque chaque année 1 500 morts prématurées à Montréal, d’après la Direction de la santé publique de Montréal.

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