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Valérie Plante veut davantage sécuriser les intersections à Montréal

Photo: Romain Schué/Métro

L’aspirante mairesse, Valérie Plante, s’engage à revoir le règlement municipal qui permet de rendre les intersections plus sécuritaires pour les piétons et les cyclistes. Actuellement, celui-ci impose plusieurs exigences, dont un nombre précis d’accidents avant d’apporter des correctifs aux feux de circulation.

Dans un document qu’a pu consulter Métro, intitulé «Guide – Marche à suivre par les arrondissements», il est expliqué qu’il faut par exemple «quatre accidents et plus sur une période de trois ans, impliquant un cycliste circulant dans l’aménagement cyclable et un véhicule tournant» pour justifier l’installation d’un feu cycliste, comme ceux qui ont été installés sur la piste cyclable de la rue Rachel.

Des exigences du même type existent aussi pour la mise en place d’un feu de circulation – «trois accidents et plus sur une période de trois ans» entre un cycliste et un véhicule – ou encore pour celle d’un feux pour piétons où l’on exige «trois accidents ou plus impliquant un piéton […] survenus dans un même axe d’une intersection au cours de trois années consécutives». D’autres critères sont également mentionnés, comme la largeur de la traverse et la présence de signaux sonores ou encore celle d’un établissement public.

«Ça suffit d’attendre d’avoir des accidents graves pour agir, a clamé lundi la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Le maire Coderre parle de Vision zéro et ça veut dire zéro accident. Si on veut une population active, il faut créer des milieux de vie sécuritaires, poser des actions très concrètes et arrêter les slogans.»

Toutes ces conditions seront modifiées, a promis la candidate à la mairie, si celle-ci est élue le 5 novembre. Son administration, a-t-elle assuré, rendrait les rues artérielles montréalaises plus sécuritaires en se fiant prioritairement aux données du Directeur de la santé publique (DSP) et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), plutôt qu’à ces exigences.

«On connaît les intersections accidentogènes et il faut agir rapidement, sans que l’on ait besoin de recenser le nombre de collisions», a également souligné François Croteau, le maire de Rosemont-La Petite-Patrie, l’un des quatre arrondissements dirigés par Projet Montréal. Ce dernier a précisé avoir tenté d’apporter des modifications aux feux de circulation présents à l’intersection des boulevards Saint-Michel et Rosemont, mais la Ville, a-t-il dit, a refusé de tels changements en raison d’un faible nombre d’accidents.

«L’administration est déconnectée des besoins de la population, a poursuivi Valérie Plante. Lorsqu’on est sur le terrain, on se rend compte de la situation. Chaque accident est important. En ce moment, l’administration envoie un message très problématique.»

Afin d’améliorer la sécurité sur le territoire montréalais, le maire Denis Coderre s’est déjà engagé à abaisser dès 2018 la limitation à 30km/h dans l’ensemble des rues résidentielles de tous les arrondissements, ainsi qu’à 40km/h dans de nombreuses artères. De tels procédés ont déjà vu le jour notamment sur le Plateau–Mont-Royal depuis quelques années.

Interrogé à ce sujet, l’ancien député libéral a précisé que la «Vision 0» impliquait «0 accident» et «0 décès». Il a souligné travailler «avec des experts» et avoir «un plan», tout en rappelant que l’une des priorités était «de changer la culture et les mentalités». Il a également promis la création d’un Bureau du cycliste et du piéton en cas de victoire électorale.

L’an passé, le SPVM a comptabilisé 32 187 collisions dans la métropole, dont 23 qui furent mortelles. Deux cyclistes et quinze piétons sont décédés.

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