Les écocentres refusent les vieilles pancartes électorales

La semaine dernière, l’élu de Coalition Montréal, Marvin Rotrand, a eu une désagréable surprise en souhaitant ramener une soixantaine de pancartes électorales à l’écocentre de Côte-des-Neiges. «On m’a refusé mes pancartes en me disant que c’était une directive de la ville-centre. Je ne comprends pas pourquoi, c’est du plastique, ça se recycle et il y en a des milliers qui sont actuellement retirées», s’interroge le conseiller de Snowdon, qui n’avait jamais vu ça en 35 ans de politique.
«Les écocentres sont des sites de récupération de matières ayant un potentiel de réutilisation, de recyclage ou de valorisation, principalement des résidus de construction, rénovation et démolition. Les matières qui y sont acceptées ont un débouché de traitement ainsi qu’un volume suffisant pour assurer la stabilité dans le temps de ce débouché et pour en justifier l’entreposage, l’espace dans les écocentres étant limité», a indiqué par écrit Gabrielle Fontaine-Giroux, porte-parole à la Ville de Montréal. Elle précise que les pancartes électorales ne répondent pas à ces critères.
La Ville renvoie notamment à une liste de Recyc-Québec qui établit les recycleurs intéressés par les pancartes électorales. C’est le cas notamment de l’entreprise MultiRecycle à Lachine qui n’a toutefois reçu aucun appel des grands partis, même si ces derniers doivent avoir décroché leurs pancartes 15 jours après le scrutin, soit le 20 novembre. «Pour récupérer les pancartes, on charge un frais de 44¢ le kilo et ensuite on les fond pour récupérer le plastique», précise Christiane Royet, responsable du service à la clientèle de l’entreprise. Elle ne croit pas que le type d’encre utilisé soit un frein à leur réutilisation.
Si l’entreprise de Lachine se spécialise dans la récupération des matières recyclables des tours à bureaux, elle reçoit aussi les matières de citoyens montréalais qui se font refouler des écocentres. «Les gens sont prêts à faire des efforts, mais si on leur refuse des matières ou qu’ils doivent faire plusieurs adresses pour s’en débarrasser, ça les décourage», mentionne Mme Royet.
Cette dernière souligne qu’elle reçoit par exemple des citoyens qui se sont fait refouler parce qu’ils avaient trop de néons ou de pots de peinture, d’autres avec des téléviseurs. «Certains écocentres sont plus conciliants que d’autres, il faudrait que les règles soient plus uniformes», croit-elle.
D’autres utilisations
L’éco-quartier Saint-Michel/François-Perrault utilise les pancartes pour créer des double fonds dans ses bacs d’agriculture urbaine. En perçant la pancarte on peut installer un pot de yogourt qui servira de réservoir d’alimentation pour le bac. «Les pancartes peuvent aussi remplacer le bardeau du toit d’un poulailler», explique Guillaume Vallée-Rémillard, un des employés de l’éco-quartier.