Soutenez

Les villes liées refusent d’être «les vaches à lait» de Montréal

Le président des villes liées, Beny Masella, appelle la Ville à relancer le dialogue sur les quotes-parts. Photo: Métro

Les maires des 15 villes liées ont manifesté leur colère jeudi contre le budget de l’agglomération mis en place par l’administration Plante-Dorais. Ils refusent d’être «les vaches à lait» de Montréal et ils ont contacté Québec pour obtenir davantage de responsabilités.

«Nous n’avons aucun droit de parole. On a aucun pouvoir», a clamé Georges Bourelle, le maire de Beaconsfield, quelques minutes après l’adoption du premier budget de l’administration montréalaise par le conseil d’agglomération, en hausse de 6,5% par rapport à 2017. Ce vote est survenu au lendemain de celui du conseil municipal de Montréal.

Remontés contre l’augmentation de 5,3% de leurs quotes-parts à l’agglomération, les maires des 15 villes liées ont demandé au ministre des Affaires municipales et responsable de la métropole, Martin Coiteux, de revoir «les règles de gouvernance» et le «partage des coûts». Ces municipalités défusionnées ne disposent au total que d’environ 13% des voix au conseil d’agglomération.

«On veut rétablir l’équité pour l’ensemble des résidents de l’île de Montréal», a assuré Beny Masella, maire de Montréal-Ouest et président de l’Association des municipalités de banlieue (ABA), qui regroupe ces 15 villes liées et leurs 246 000 résidents.

En réaction, le ministre Coiteux a expliqué vouloir rencontrer «prochainement» ces maires «afin d’entendre leurs points de vue».

Un budget jugé «inflationniste»
L’ABA a critiqué sévèrement le premier budget de l’administration de Valérie Plante. Celui-ci serait «inflationniste» et aurait été réalisé «en vase clos», selon elle.

«Il a forcé nos 15 administrations à revoir l’ensemble de nos engagements pour 2018», a dénoncé Beny Masella.

«Cette manière irrespectueuse nous a poussés à puiser dans nos réserves de prévoyance, exactement comme si nos villes étaient placées devant un cas de force majeure ou une catastrophe naturelle ou accidentelle.» – Beny Masella, président de l’ABA et maire de Montréal-Ouest

Au cours de cette séance du conseil d’agglomération, l’administration montréalaise a tenté de calmer le jeu. «Le fait de ne pas vous avoir parlé [avant le dévoilement public du budget], ça vous a mis dans une situation de colère ou de déception. Je peux très bien le comprendre», a indiqué le président du comité exécutif, Benoit Dorais.

Ce dernier a rappelé la nécessité d’augmenter les quotes-parts pour avoir «plus de transports en commun sur l’île» et pour permettre «des investissements massifs» sur les infrastructures souterraines.

«On va investir comme jamais auparavant», a quant elle déclaré la mairesse Valérie Plante, qui a également évoqué «des ratés inacceptables» dans la communication entre son administration et les villes liées.

«On forme une grande famille. Je vous assure que nous allons travailler mieux et davantage ensemble», a-t-elle lancé, en s’adressant aux maires en colère.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.