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Chasse aux canards à Montréal: Bienvenue en Absurdistan

Ces chasseurs de canards ont-ils le droit de dégainer leur fusil à quelques mètres de la rive, nous demande un habitant du quartier Pointe-aux-Trembles, dans l’est de Montréal? La réponse pourrait être simple, mais non. Bienvenue en Absurdistan.

Depuis 2003, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles interdit la chasse à la Sauvagine partout sur son territoire, sauf au nord de l’arrondissement, où la pratique est sévèrement encadrée. Comme les chasseurs ont été pris en photo au sud, non loin de la rive, on pourrait penser qu’ils étaient dans l’illégalité.

Mais c’est là qu’intervient l’étrange règle du découpage territorial. Accrochez-vous, c’est complexe! À l’est de l’axe formé par la 19e avenue (voir la carte), le territoire de l’arrondissement s’étend jusqu’à 500 m de la rive, comprenant ainsi certaines îles du Saint-Laurent. À l’ouest de la 19e avenue, le territoire de l’arrondissement s’arrête à la berge. Les îles sont alors sous la responsabilité de la ville de Varennes de l’autre côté du Saint-Laurent.

Après analyse d’une carte, les chasseurs semblent installés sur un îlot qui est exactement à la frontière des deux juridictions. La partie Est de l’îlot appartient à l’arrondissement montréalais, l’autre partie incombe à la ville de Varennes, dont le règlement limitant la chasse n’est paraît-il pas appliqué avec beaucoup de sévérité dans les zones éloignées de la ville.

Comme une partie de l’îlot est souvent immergée, pas facile de dire exactement où sont situés les chasseurs et donc de quelle réglementation ils dépendent. Bref, si j’étais le lecteur, je ne m’engagerais pas dans une poursuite juridique contre les chasseurs. En Absurdistan, rien n’est jamais certain!

AJOUT DU 2 NOVEMBRE. Face aux demandes de certains de ses concitoyens, l’arrondissement a demandé des précisions techniques à la Ville.  Il en ressort que la partie sud qui n’appartient pas au territoire de Montréal n’est finalement incluse dans aucune autre ville.

«Elle se situe donc en territoire non organisé. Par ailleurs, comme vous le savez, cette île n’est pas cadastrée  et n’a donc pas de propriétaire connu. Ce faisant, il s’agit d’un bien public appartenant à l’État», indique l’avis juridique rédigé par les avocats de la Ville.

Sur la partie n’appartenant pas à Montréal, les policiers et les pompiers de la Ville peuvent intervenir si la sécurité du public est compromise, indique aussi l’avis juridique.

Je me demande si les chasseurs en question pouvaient imaginer tout le déploiement de fonctionnaires que leurs gestes étaient susceptibles d’entraîner?!

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