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La dépouille de Paul Gérin-Lajoie en chapelle ardente à Montréal

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse canadienne
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La dépouille de l’ancien ministre et philanthrope Paul Gérin-Lajoie a été exposée en chapelle ardente, mercredi, à la basilique cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à Montréal.

M. Gérin-Lajoie, l’un des principaux artisans de la vaste réforme du système d’éducation au Québec pendant la Révolution tranquille, est mort le 25 juin à l’âge de 98 ans. Il avait été le premier titulaire du ministère de l’Éducation du Québec — même s’il y avait eu un «ministère de l’Instruction publique» pendant neuf ans à la naissance de la fédération canadienne.

Ses funérailles nationales seront célébrées à la cathédrale de Montréal jeudi, à 11 h. Elles seront présidées par l’archevêque de Montréal, Christian Lépine.

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a expliqué mercredi, sur le parvis de la cathédrale, que les funérailles nationales étaient déjà prévues, mais que la famille avait aussi souhaité que l’ancien ministre libéral soit exposé en chapelle ardente. «Notre père, notre grand-père a toujours été près des gens: on voudrait que les gens viennent près de lui une dernière fois», a relaté M. Couillard.

Le premier ministre, qui assistera aussi aux funérailles jeudi, avait quand même tenu à venir rendre hommage, mercredi, à l’«un des grands fondateurs — et peut-être, si on y pense bien, LE principal fondateur du Québec moderne».

«Quel est l’outil qui nous a permis de basculer dans la modernité de façon excessivement rapide au Québec? C’est l’éducation, c’est la démocratisation de l’accès à l’éducation partout au Québec», a estimé M. Couillard.

Le premier ministre a aussi rappelé la «contribution historique» de M. Gérin-Lajoie dans les relations internationales du Québec, avec sa «célèbre doctrine», mais aussi dans le développement international — «son rôle dans l’ACDI a été marquant».

En avril 1965, M. Gérin-Lajoie, aussi vice-premier ministre du Québec, avait exposé devant le corps consulaire sa «doctrine» qui allait guider tous les gouvernements québécois par la suite: le Québec jouera un rôle direct sur la scène internationale dans les domaines qui sont de sa compétence constitutionnelle — comme l’éducation et la santé. On résume souvent cette «doctrine Gérin-Lajoie» comme «le prolongement externe des compétences internes du Québec».

La ministre actuelle des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, qui bénéficie de cette doctrine, a d’ailleurs elle aussi souligné cette contribution, mercredi, à la cathédrale. La ministre a elle aussi rappelé que Paul Gérin-Lajoie avait «ouvert les portes de l’éducation au Québec».

«Sans lui, c’est toute une génération des baby-boomers qui n’aurait pas eu accès à l’éducation. On lui doit énormément», a dit Mme St-Pierre.

Le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière de relations internationales et de francophonie, Benoit Charette, a lui aussi salué, sur le parvis de Marie-Reine-du-Monde, la contribution de Paul Gérin-Lajoie à la réforme du système d’éducation au Québec pendant la Révolution tranquille. «À cette époque-là, le Québec avait un retard considérable en matière d’éducation, donc il fallait avoir une vision très claire pour rattraper ce retard-là, a-t-il dit. M. Gérin-Lajoie était l’homme le plus indiqué pour y parvenir.»

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