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Signes religieux: les élus montréalais à contre-courant de la CAQ

Photo: Josie Desmarais

Au moment où la Coalition avenir Québec (CAQ) dit qu’il y a «consensus» autour de la recommandation de la commission Bouchard-Taylor, qui a suggéré d’interdire aux fonctionnaires en position d’autorité le port de signes religieux, un consensus inverse se dessine parmi les élus montréalais.

«Je ne pense pas que ce qu’une personne porte peut avoir un impact sur son jugement ou son professionnalisme, a déclaré jeudi la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Je veux avoir des lieux inclusifs et ça implique laisser les gens porter ce qu’ils veulent.»

Sans vouloir commenter la position de la CAQ, «un gouvernement qui n’a pas encore nommé ses ministres et qui a donné des informations contradictoires», Mme Plante a précisé qu’elle souhaitait que tous les Montréalais «peu importe ce qu’ils portent» aient accès aux services auxquels ils ont droit et à des emplois».

Cette position rejoint à cet égard celle du chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Lionel Perez, qui jugeait qu’interdire le ports de signes religieux dans la fonction publique revenait à créer «deux classes de citoyens».

«Nous sommes préoccupés par le message que cette politique pourrait envoyer», a dit mercredi le chef d’Ensemble Montréal, défendant son propre jugement comme élu, lui qui porte la kippa.

Une motion pour rassurer la population
Le conseiller de Snowdon et seul élu de Coalition Montréal, Marvin Rotrand, déposera une motion au conseil municipal du 22 octobre qui vise à soutenir le droit des élus montréalais de porter des signes religieux dans le cadre de leurs fonctions.

«Personne à ma connaissance, à Ottawa ou à Québec a dit qu’il empêcherait les élus de siéger [avec des signes religieux]. Mais je veux rassurer les gens de toutes origines qu’ils sont bienvenus parmi les élus», a soutenu vendredi M. Rotrand, en entrevue avec Métro.

Selon lui, des gens craignent qu’une future législation s’applique aussi aux nouveaux élus et des citoyens «vivent dans la peur de perdre leur emploi».

La motion de M. Rotrand n’est pas encore soutenue par le parti de Mme Plante ou de M. Perez. Toutefois, le conseiller municipal est confiant de trouver des appuis d’ici le 22 octobre. «Le conseil municipal est plus efficace avec des gens de diverses origines, a-t-il avancé. C’est important de donner un message d’inclusion. On a deux élections partielles qui s’en viennent.»

Et le crucifix?
À cause de travaux à l’hôtel de ville, le conseil municipal déménagera d’édifice l’an prochain pour une période de trois ans. Valérie Plante n’a pas voulu dire jeudi si le crucifix suivrait les élus dans leur nouveau domicile. «Moi je suis conséquente. Le crucifix ne me dérange pas», a-t-elle simplement mentionné.

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